Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Le colloque a été une grande réussite parce qu’il a permis de rassembler les femmes de la périnatalité et des services de planning des naissances pour qu’une lutte s’organise dans la solidarité et la collaboration. » (p. 113)
2. Méthode
:
Type de traitement des données :
Réflexion critique
3. Résumé
« Les préoccupations des participantes se rassemblent sous quatre grands chapeaux : l’accessibilité, la réflexion-échange, l’éducation ainsi que la vigilance et la concertation.
Les femmes doivent bénéficier d’une plus grande accessibilité à l’avortement, à la contraception, à de l’information juste et indépendante, à des services de prévention, à l’éducation sexuelle, à des services de soutien suite aux fausses couches, à des services prénataux et à des services de sages-femmes. Cette accessibilité signifie que ces services doivent être offerts partout et être gratuits dans certains cas.
Isabelle Brabant s’est permis d’ouvrir une petite parenthèse en lien avec la profession de sage-femme. Malgré l’adoption de la loi sur la profession de sage-femme, les projets pilotes menés et le programme de formation de sage-femme, des lacunes persistent au niveau du développement de la profession. Le gouvernement s’est posé en unique employeur des sages-femmes. Il n’est pas interdit de se partir un bureau privé, sauf que l’idée n’est pas de privatiser ces services mais bien de les rendre publics et accessibles à toutes les femmes. Par une inertie soigneusement choisie, on va finir par démontrer que les sages-femmes ne sont pas essentielles et qu’elles ne répondent pas à un véritable besoin. Si le gouvernement ne fournit ni postes ni budget pour la profession, c’est à une fermeture du programme de formation des sages-femmes que toute cette situation nous mènera. L’accessibilité aux services de sage-femme est d’autant plus urgente qu’elle constituera un juste balancier face au milieu hospitalier qui devra niveler ses services vers le haut avec ce nouvel acteur. En ce qui a trait aux accompagnantes, il est entendu qu’elles offrent l’écoute, le soutien, le suivi que le corps médical n’offre pas. Il s’agit d’un service essentiel dans le contexte de médicalisation actuel, mais qui tient uniquement lieu de bandage, de camouflage, de méthode d’urgence et de consolation. Éventuellement, les besoins devraient être comblés par le travail des sages-femmes, ce qui mènera à la désuétude du service d’accompagnante.
Le volet réflexion-échange consiste en une réflexion et un échange en continuum sur le sens de la maternité, du choix de la non-maternité, sur le sens de toutes les transitions de la vie, de la puberté, de la ménopause, de la douleur de la naissance, sur le sens de la sexualité, des relations amoureuses, du plaisir et de son envers, qui est la violence. Une réflexion doit se poursuivre par rapport au pouvoir : au pouvoir des femmes, au pouvoir exercé sur les femmes et à la confiance des femmes en elles-mêmes. On se doit de réfléchir aussi sur l’interface entre l’individuel et le collectif: où se situe le choix individuel? À quel moment doit-il être assujetti à un choix collectif? On doit réfléchir à l’eugénisme, parce qu’on touche directement à cette réalité avec le diagnostic prénatal, et ça ne fait que commencer. Nous devons arrêter nos réflexions sur nos paradoxes et notre complexité d’être humain, de femme. Bref, il y a là matière à réflexion.
L’éducation est au coeur du troisième volet. Un important travail d’éducation doit être réalisé pour que l’ensemble des réflexions du colloque soit transmis à la population. L’éducation doit être accessible à la fois au niveau de son langage, de son rayonnement et de sa présence en plusieurs lieux. Cette éducation doit couvrir plusieurs thèmes dont la sexualité, le plaisir, la santé reproductive des femmes, la maternité. Parallèlement à cela, la population doit être informée de l’omniprésence et de l’influence des grands pouvoirs, soit les compagnies pharmaceutiques, les corporations professionnelles et les différents acteurs qui peuvent avoir une influence sur la vie et la santé des femmes.
Le quatrième volet, et non le moindre, concerne la vigilance et la concertation. On sait que les femmes ont obtenu des gains quant à leur autonomie face à leur santé reproductive et à la maternité, mais ces gains sont fragiles alors que d’autres sont en train de disparaître. De grands enjeux ont été identifiés tant au niveau local que régional, national et international pour lesquels il faut demeurer vigilantes et continuer de lutter. De façon plus précise, il faut garder l’oeil ouvert sur le principe de précaution, sur les services offerts qui ne répondent pas forcément aux besoins des femmes, sur les activités des compagnies pharmaceutiques, sur les inégalités, etc. La vigilance est donc de mise et elle nécessite une grande concertation entre toutes les femmes impliquées de près ou de loin dans la santé reproductive et la maternité afin que l’on puisse réagir avec force et solidarité sur certains dossiers. » (pp. 111-113)
Actes de colloque pertinent à Famili@ dans ce document :
- « Évolution des politiques en matière de planification des naissances au Québec », d’Anne St-Cerny (pp. 5-12);
- « L’accouchement : a-t-on répondu aux demandes des femmes? », d’Hélène Vadeboncoeur (pp. 13-18);
- « Reconnaissance du droit en santé de la reproduction : un point de vue international », de Johanne Filion (pp. 23-32);
- « Désir ou non-désir d’enfant : a-t-on vraiment le choix? », de Louise Desmarais (pp. 37-40);
- « La peur de l’accouchement », d’Isabelle Brabant (pp. 49-54);
- « Les nouvelles technologies de reproduction ou l’infertilité contournée », de Louise Vandelac (pp. 55-66);
- « L’accès aux services de planning des naissances : un bilan mitigé », de Nathalie Parent (pp. 81-88).