1. Objectifs

Intentions :
« La présente recherche vise à apporter un éclairage, ne serait-ce que partiel, sur certains éléments de cette problématique. Elle vise donc à mieux comprendre certains impacts de la conciliation travail-soins à un parent âgé et à identifier certaines pratiques organisationnelles susceptibles d’apporter une aide aux personnes qui ont à vivre cette conciliation dans leur recherche d’un équilibre satisfaisant. Elle souhaite également identifier des avenues de recherche susceptibles de favoriser une meilleure compréhension du phénomène et ainsi contribuer à mieux cerner la problématique vécue par les ’travailleurs-soignants’ ainsi que les pistes de solution susceptibles de les aider. » (p. 54)

Questions/Hypothèses :
« Quels sont les impacts de la prise en charge d’un parent âgé sur la prestation de travail? [...]
Quelles sont les pratiques organisationnelles d’équilibre travail-famille susceptibles d’aider les personnes qui cumulent un travail salarié et des responsabilités à l’égard d’un parent âgé à autonomie réduite? » (pp. 55-56)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
15 membres du personnel d’un centre hospitalier régional

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé

« La présente recherche avait pour but d’identifier les impacts que peut avoir la prise en charge d’un parent âgé à autonomie réduite sur la prestation de travail du ’travailleur-soignant’, d’identifier les pratiques organisationnelles d’équilibre ’travail-famille’ susceptibles de faciliter la conciliation des deux rôles et d’identifier des avenues de recherche qui puissent permettre de mieux comprendre cette problématique en émergence.
Quinze travailleuses et travailleurs du domaine de la santé, oeuvrant dans un centre hospitalier furent rencontrés en entrevue semi-structurée. La collecte et l’analyse des informations recueillies ont permis de dresser un profil des répondants et de cerner la situation de prise en charge en fonction des variables suivantes: durée, lieu de résidence du parent, dimensions et motifs d’implication. La recherche s’est également intéressée aux impacts de la prise en charge du parent âgé sur la prestation de travail, aux sentiments générés par la conciliation des deux rôles et à l’influence de la nature de la profession sur l’engagement dans une situation de prise en charge. Enfin, les données recueillies fournissent des informations concernant notamment la sensibilité de l’employeur à la problématique analysée, l’utilisation du programme d’aide aux employés ainsi des suggestions de pratiques organisationnelles susceptibles de faciliter la conciliation ’travail-soins à un parent âgé’.
Parmi les résultats obtenus, certaines données méritent d’être soulignées de façon particulière. Ainsi, l’absentéisme ressort comme étant la conséquence la plus importante de la prise en charge d’un parent âgé sur la prestation de travail. Quatre répondants se consacreraient uniquement à la prise en charge d’un parent âgé s’ils pouvaient conserver leur salaire. Les deux tiers des sujets interviewés croient que l’employeur a une certaine responsabilité à l’égard de cette problématique. Les pratiques organisationnelles susceptibles de faciliter la conciliation, telles que suggérées par les répondants, sont de trois ordres : (1) possibilité de congés et d’aménagement du travail, (2) plus grande sensibilité de l’employeur à cette cause, (3) instauration de divers mécanismes de support social.
Les résultats de cette recherche nous amènent également à conclure qu’il serait important de développer une définition de concept de ’lourdeur globale de la prise en charge’ et de tenir compte de la profession du ’travailleur-soignant’ dans la manière dont celui-ci s’acquitte de ses responsabilités de soins à l’égard de son parent âgé. Enfin, des pistes de recherche sont proposées, visant une meilleure compréhension de cette problématique de la conciliation ’travail-soins à un parent âgé’, problématique à la fois moderne et plus en plus significative autant pour les travailleurs et les travailleuses que pour les employeurs. » (p. iii)