1. Objectifs

Intentions :
« Notre étude vise à mieux saisir l’impact du cycle de vie sur la restructuration des exploitations à un moment important de la transition de l’agriculture québécoise : au milieu du XIXe siècle, les vieux terroirs de la vallée du Saint-Laurent entrent dans une période de réorientation des grandes productions, d’accélération des échanges avec le marché urbain et de dépopulation rurale. » (p. 78)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
« Nous avons choisi d’établir le portrait d’un groupe de ménages exploitants de sept paroisses de la plaine de Montréal, ménages que nous observons pendant une période d’une vingtaine d’année, de 1852 à 1871. [...]
Les recensements nominatifs et agricoles des années 1852, 1861 et 1871 constituent le sources principales de cette recherche. [...]
Nous avons retenu des paroisses pour lesquelles nous disposions déjà de données recueillies dans le cadre de recherches antérieures. Elles sont situées dans des secteurs agricoles développés de la région de Montréal, soit les rives du Saint-Laurent (Pointe-aux-Trembles, sur l’île de Montréal et Boucherville) et la vallée du Richelieu (Chambly, L’Acadie et Saint-Luc). Les paroisses de Lavaltrie et de Saint-Damasse sont pour leur part plus éloignées de la ville de Montréal que les autres paroisses sélectionnées. » (p. 78)

Type de traitement des données :
Analyse statistiques

3. Résumé

« La consolidation des structures agraires représente l’un des phénomènes majeurs dans la société rurale québécoise de 1852 à 1871. Cette consolidation se concrétise par l’extension des superficies occupées, améliorées et emblavées. Cette restructuration des exploitations agricoles s’effectue un peu plus rapidement chez les ménages que nous avons suivis durant leur cycle de vie et ce phénomène a des impacts très inégaux selon les paroisses étudiées. Dans sa phase ascendante, le cycle de vie favorise l’accumulation foncière en prévision de l’établissement des enfants. Par contre, à la lumière de nos résultats, bien fragiles et fragmentaires, le cycle de vie ne commande pas une forte intensification de la production. Ce processus d’ajustement des volumes de la production durant le cycle de vie demeure assez limité, réagissant fortement - et parfois positivement - à la conjoncture économique générale.
Par ailleurs, le déclin très net de la productivité du travail, chez les exploitations de notre groupe-témoin de 1852 à 1871, montre que les ménages exploitants ne peuvent réussir à accroître leurs facteurs de production et leur capacité de production aussi rapidement que leurs effectifs démographiques dans la période ascendante du cycle de vie. » (p. 92)