L’Église, l’État et la formation professionnelle des adolescents sans soutien : le Patronage Saint-Charles de Trois-Rivières, 1937-1970
L’Église, l’État et la formation professionnelle des adolescents sans soutien : le Patronage Saint-Charles de Trois-Rivières, 1937-1970
L’Église, l’État et la formation professionnelle des adolescents sans soutien : le Patronage Saint-Charles de Trois-Rivières, 1937-1970
L’Église, l’État et la formation professionnelle des adolescents sans soutien : le Patronage Saint-Charles de Trois-Rivières, 1937-1970s
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Référence bibliographique [4851]
Ferretti, Lucia. 2003. «L’Église, l’État et la formation professionnelle des adolescents sans soutien : le Patronage Saint-Charles de Trois-Rivières, 1937-1970 ». Revue d’Histoire de l’Amérique Française, vol. 56, no 3, p. 303-327.
Intentions : Cet article présente l’histoire du Patronage Saint-Charles de Trois-Rivières, « sous l’angle des relations entre l’Église catholique et l’État en cette époque [1937-1970] d’émergence de l’État-providence. » (p. 305)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : « Des sources nombreuses et variées nous permettent de suivre l’évolution et les points de résistance du soutien étatique à cet établissement religieux. Les archives des Sœurs Dominicaines de la Trinité conservent les copies conformes de la correspondance de l’abbé Bourgeois, directeur du Patronage jusqu’en 1951, avec le premier ministre Maurice Duplessis, avec les officiers, sous-ministres et ministres de divers ministères, avec les dirigeants de la Direction générale des écoles d’arts et métiers ainsi qu’avec les autorités municipales de Trois-Rivières. Outre les documents produits par les religieuses elles-mêmes, tels les états financiers annuels, la chronique du couvent Saint-Charles-Borromée et les délibérations du conseil général, les archives de la congrégation contiennent aussi des rapports d’organismes indépendants, la Direction générale des écoles d’arts et métiers et Caritas notamment. Les rapports annuels de l’agence sociale diocésaine, conservés entre autres aux archives de la Ville de Trois-Rivières, de nombreux articles du quotidien trifluvien« Le Nouvelliste » ainsi que la correspondance entre les fonctionnaires provinciaux et la congrégation des frères de Saint-Vincent-de-Paul, conservée dans le fonds Maurice-Duplessis du Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, complètent le corpus des sources premières. » (p. 306)
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
« Entre 1937 et 1970, le Patronage Saint-Charles de Trois-Rivières a hébergé des centaines d’adolescents sans soutien, qui y ont continué leur scolarité de base et reçu aussi leur première formation professionnelle. Sans remettre en cause la vision globale développée par l’historiographie, selon laquelle l’État québécois, même après la Loi de l’Assistance publique, a eu tendance à financer l’Église tout en lui abandonnant une large part de la responsabilité du système de régulation sociale dans le champ du bien-être social, l’étude de cet orphelinat permet de mieux documenter la complexité des relations entre l’une et l’autre avant les réformes entreprises à l’époque de la Révolution tranquille. Trois conclusions ressortent clairement. L’État s’est très longtemps désintéressé de la formation professionnelle des adolescents de milieu défavorisé. Néanmoins, comme le démontre le sort de l’enseignement professionnel au Patronage, l’Église a été incapable d’élargir la gamme de ses interventions dans les établissements reconnus d’assistance publique au-delà de celles qu’elle avait déjà sous son contrôle au moment de la Loi de 1921. Enfin, dès les années 1950, à la faveur des nouvelles orientations du service social qui ont encouragé le placement familial, les pouvoirs publics ont commencé à moins financer même les fonctions traditionnelles des orphelinats. » (p. 303)