Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« [...] [L]a présente étude [...] s’intéresse à l’influence des structures familiales monoparentales et biparentales, ainsi qu’à la perception des personnes significatives qui composent le réseau social à l’adolescence. » (p. 5)
Questions/Hypothèses :
« Existe-t-il une distinction entre les garçons et les filles du Saguenay-Lac-Saint-Jean, issus de familles biparentales et monparentales, en ce qui concerne la perception des personnes significatives de leur environnement ?
H1 : Tout d’abord, une distinction est effectuée en englobant les adolescents des deux sexes.
(a) Ainsi, les adolescents de sexe féminin et masculin, issus de familles monoparentales accordent plus d’importance à leur mère que ceux des familles biparentales.
(b) Les adolescents qui proviennent de familles monoparentales accordent moins d’importance à leur père que ceux issus de familles biparentales.
(c) Enfin, les adolescents de familles monoparentales accordent plus d’importance aux amis de même sexe que ceux issus de familles biparentales.
H2 : Il est également intéressant de faire une distinction au niveau du sexe des adolescents issus des deux structures familiales.
(a) Ainsi, les garçons de familles biparentales et monoparentales accordent plus d’importance à leur père que les filles.
(b) Les filles quant à elle, accordent plus d’importance aux amis de même sexe que les garçons.
(c) Elles accordent également plus d’importance aux amis de sexe opposé que les garçons.
H3 : Les filles et les garçons ne perçoivent pas leurs amis de sexe opposé de la même manière, selon qu’ils proviennent de familles biparentales ou monoparentales.
(a) De ce fait, les filles de familles monoparentales accordent plus d’importance aux amis de sexe opposé que celles issues de familles biparentales.
(b) En ce qui concerne les garçons issus de familles monoparentales, tout laisse croire qu’ils accordent moins d’importance aux amis de sexe opposé que ceux des familles biparentales.
(c) Les filles de familles biparentales accordent plus d’importance au personnage du père que celles des familles monoparentales.
H4 : Il est également possible de voir des distinctions entre les filles et les garçons issus d’une même structure familiale.
(a) En effet, les garçons issus de familles monoparentales accordent plus d’importance à leur mère que les filles d’une même structure familiale.
(b) Les garçons de familles monoparentales accordent plus d’importance au père que les filles.
(c) En plus, les garçons de familles biparentales accordent moins d’importance à leur mère que les filles de la même structure familiale. » (p. 30)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« L’expérimentation de cette étude s’est effectuée dans la région du Saguenay--Lac-St-Jean, particulièrement dans quatre institutions scolaires secondaires. De celles-ci, 896 participants, tous âgés entre 14 et 18 ans (M 15,73 avec un ÉT 1.00), ont été recrutés par groupe classe, de niveau secondaire trois, quatre et cinq. [...]
Ces adolescents sont tous d’origine francophone et proviennent des différents milieux socio-économiques. De cet échantillon de convenance, sont formés quatre sous-groupes dans lesquels on retrouve 397 filles et 387 garçons issus de familles biparentales, ainsi que 67 filles et 45 garçons provenant de familles monoparentales. » (p. 33)
Instruments :
Questionnaire de Perception de l’Environnement de Personne (PEP) (Fortier, 1982, 1991, 1994, 1996; Fortier & Parent, 1984)
Type de traitement des données :
Analyse statistique
3. Résumé
« Les visées de cette recherche sont de mesurer la perception des adolescents, âgés de 14 à 18 ans, à l’égard des personnes qui composent leur environnement social et qui tiennent les rôles les plus significatifs, tels les personnages de la mère, du père, du meilleur ami de même sexe et de sexe opposé. À partir de ce postulat, sont comparés des éléments quantitatifs de la perception, tels le degré d’importance qu’accordent les adolescents à chacun des personnages précédemment cités, en tenant compte du sexe et de l’appartenance à un type de structure familiale biparentale ou monoparentale, de chacun des participants. À ce propos, les informations recueillies dans la recension des écrits indiquent que les adolescents de familles biparentales ont tendance à entretenir un lien d’attachement plus grand avec leur père que ceux des familles monoparentales. Toutefois, en ce qui concerne la mère, on observe le contraire, étant donné la relation de proximité plus fréquente qui existe entre la mère de famille monoparentale et les adolescents. Concernant le meilleur ami de même sexe, il semble que les adolescents qui ont vécu la séparation des parents tendent à se tourner vers les pairs, ce qui sous-tend qu’ils accordent plus d’importance à ce personnage que les adolescents qui proviennent de familles biparentales. Enfin, pour ce qui est du meilleur ami de sexe opposé, il est davantage apprécié par les adolescents de familles biparentales que par ceux de familles monoparentales. Lorsque le sexe des adolescents est mis en comparaison, les écrits indiquent que les garçons accordent plus d’importance à leur père que les filles, alors que ces dernières, provenant des deux types de structures familiales, accordent plus d’importance à la mère, aux amis de même sexe et de sexe opposé. Par contre, les auteurs n’arrivent pas aux mêmes conclusions à propos de la relation entretenue par la mère de famille monoparentale avec ses adolescents des deux sexes. Ces constats, observés dans la recension des écrits conduisent à des hypothèses qui sont précisées à l’aide de cette recherche. La perception des adolescents des quatre groupes composés de filles et de garçons issus de familles biparentales et monoparentales, est évaluée à l’aide du questionnaire de perception de l’environnement des personnes (PEP). Le questionnaire a été administré à un échantillon de 892 participants, recrutés dans des écoles secondaires de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et subdivisés en quatre groupes où se retrouvent des filles et les garçons pour chacun des personnages du PEP, chez des adolescents issus de familles biparentales. Cependant, lorsque les deux structures familiales sont mises en comparaison, une différence statistiquement significative n’a pu être observé qu’avec le personnage du père. Pour ce qui en est des autres personnages, aucune différence significative sur le plan statistique n’est observé entre les groupes. Ceci s’explique en partie par le nombre élevé de participants provenant de familles biparentales en comparaison avec le faible nombre de participants provenant de familles monoparentales. Par contre, l’échantillon recueilli pour cette étude est le reflet de la population du Saguenay-Lac Saint-Jean, qui comprend un nombre de familles monoparentales trois fois moins important que celui des familles biparentales. » (résumé)