Dynamique familiale et médicament psychotrope : les femmes âgées consommatrices et leurs aidantes

Dynamique familiale et médicament psychotrope : les femmes âgées consommatrices et leurs aidantes

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Dynamique familiale et médicament psychotrope : les femmes âgées consommatrices et leurs aidantess

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Référence bibliographique [4623]

Pérodeau, Guilhème, Parados, Isabelle, Ducharme, Francine, Collin, Johanne et Saint-Jacques, Julie. 2003. «Dynamique familiale et médicament psychotrope : les femmes âgées consommatrices et leurs aidantes». Dans Enjeux psychosociaux de la santé , sous la dir. de Joseph Josy Lévy, Cormier, Solange et Maisonneuve, Danielle, p. 275-286. Sainte-Foy (Québec): Presses de l’Université du Québec.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« Le but de ce chapitre est de présenter les résultats d’une étude exploratoire sur l’influence familiale sur la consommation chronique de psychotropes par les personnes âgées. Ces informations sont importantes pour déterminer l’influence de la famille dans la prise, le maintien ou la cessation de prise de psychotropes. Les résultats, tout en fournissant des connaissances dans un domaine peu connu, ont des retombées cliniques importantes. » (p. 276)

2. Méthode



Échantillon/Matériau :
« Nous avons rencontré, à leur domicile, 21 femmes âgées, en perte d’autonomie et consommatrices chroniques de psychotropes, ainsi que 14 de leurs aidantes principales. Elles bénéficiaient des services de maintien à domicile des CLSC de Hull et de Gatineau. L’aidante était choisie par la femme âgée elle-même comme étant la personne exerçant le plus d’influence sur sa prise de psychotropes. » (p. 277)

Instruments :
- un guide d’entretien;
- un questionnaire sociodémographique;
- un questionnaire qui mesure la consommation de psychotrope;
- « un questionnaire de profil psychologique de l’enquête de Santé Québec de 1987 (Gouvernement du Québec, 1988) comprennant 29 items (IDPESQ-29) fut administré afin de dresser un portrait de la détresse psychologique. » (p. 278).
Type de traitement des données :
Analyse statistique et analyse de contenu

3. Résumé


« Les personnes âgées, en particulier les femmes, sont de grandes consommatrices de médicaments psychotropes. Selon la dernière enquête de Santé Québec (1996), 22 % des femmes comparé à 15 % des hommes âgés de 65 ans et plus ont utilisé des médicaments psychotropes durant la dernière année. Les anxiolytiques, sédatifs et hypnotiques (ASH) se retrouvent au quatrième rang des médicaments consommés et représentent plus de 7 % de la consommation globale de ce groupe d’âge (RAMQ, 2000). Les benzodiazépines comptent pour 97,5 % de la consommation totale des ASH.
Par ailleurs, l’utilisation à long terme de psychotropes par les aînés a été bien documentée, en particulier en ce qui a trait aux tranquillisants ou anxiolytiques sur le marché depuis les années 1960 (Gabe, 1991). La définition du long terme varie selon les chercheurs, allant d’une consommation quotidienne de 30 jours ou plus à une consommation régulière d’un an ou plus (Ettorre, Klaukka et Riska, 1994). Pour leur part, Tamblyn et al. (1994) ont estimé que 31 % des personnes âgées du Québec avaient fait usage d’anxiolytiques pendant plus de 30 jours consécutifs (moyenne de 141 jours), et pouvaient être considérées comme utilisatrices chroniques de psychotropes.
En comparaison des multiples recherches ayant fourni des données médicales ou épidémiologiques dans le domaine de la consommation chronique de psychotropes par les aînés, peu de recherches ont porté sur le champ psychosocial. La majorité des études existantes ont esquissé un portrait individuel du consommateur. Divers facteurs ont été relevés comme étant associés à l’utilisation de médicaments psychotropes, tels que les croyances des aînés concernant la santé et les médicaments, le sexe (les femmes en consomment davantage), les hospitalisations, la santé physique et mentale (Mishara, 1997); toutefois, le lien entre les niveaux de dépression et d’anxiété, bien que documenté (Mishara, 1997), est loin d’être en relation linéaire avec le niveau de consommation (Ankri et al., 2002). D’une façon ou d’une autre, ces données portent sur la personne. Par contre, on sait peu de chose sur le plan méso, c’est-à-dire l’influence d’éléments provenant de l’environnement et avec lesquels la personne est en interaction (Mishara et Legault, 1999). » (pp. 275-276)