Femmes et changement social au Québec : l’apport de la Jeunesse ouvrière catholique féminine, 1931-1966

Femmes et changement social au Québec : l’apport de la Jeunesse ouvrière catholique féminine, 1931-1966

Femmes et changement social au Québec : l’apport de la Jeunesse ouvrière catholique féminine, 1931-1966

Femmes et changement social au Québec : l’apport de la Jeunesse ouvrière catholique féminine, 1931-1966s

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Référence bibliographique [4617]

Piché, Lucie. 2003. Femmes et changement social au Québec : l’apport de la Jeunesse ouvrière catholique féminine, 1931-1966. Québec: Les Presses de l’Université Laval.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
Analyser les frontières délimitant les fonctions attribuées aux jeunes femmes travailleuses par la Jeunesse ouvrière catholique féminine (JOCF), un mouvement d’Église destiné à la promotion des jeunes de milieux populaires, entre les années 1930-1960.

Questions/Hypothèses :
La conception du rôle des jeunes femmes travailleuses, prônée par la JOCF, s’est transformée sensiblement à partir des années 1950, élargissant « [...] sa conception du rôle et de la place des femmes pour lui substituer des demandes de nature égalitaire, et ce, sans remettre en question sa vision première, fondée sur la différence sexuelle et la complémentarité des rôles ». (p. 234) Les jeunes femmes travailleuses sont perçues, d’abord et avant tout, comme des mères, ce qui limite la portée des actions revendicatrices de la JOCF.

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
Documents produits par la JOCF entre 1930 et 1960, ainsi que des articles tirés de « Front Ouvrier » et « Jeunesse ouvrière »

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« L’analyse du discours de la JOCF sur les questions qui concernent les jeunes travailleuses révèle que la direction du mouvement éprouve de la difficulté à identifier les besoins et les problèmes des jeunes filles des milieux populaires » (p. 233) « [...] à cause de sa résistance marquée face au travail salarié des femmes mariées et plus encore face à celui des mères ». (p. 235) Malgré une certaine ouverture face aux réalités qui façonnent la vie des jeunes travailleuses à travers le temps, la maternité occupe une place centrale dans le discours de la JOCF tout au long de la période étudiée. Alors que dans les années 1930, le discours jociste est empreint d’une vision très paulinienne des relations maritales — les femmes doivent être soumises à leur mari —, l’après-guerre révèle un changement tangible dans l’attitude de la JOCF où se profile un certain égalitarisme, entrevoyant aussi le travail féminin de façon plus positive. D’ailleurs, au milieu des années 1950, elle accordera de l’importance au syndicalisme féminin. Bien que la JOCF identifie et dénonce les problèmes que vivent les jeunes travailleuses, elle éprouve des difficultés à se dégager de ses considérations morales. Les divers éléments soulevés dans ce texte témoignent également de la difficulté qu’ont « [...] les femmes à se concevoir autrement que par le prisme de la maternité, cette dernière constituant le fondement de l’identité féminine qui leur a été inculqué. » (p. 237)