1. Objectifs

Intentions :
Comprendre quelles sont les forces sociales, économiques, politiques et idéologiques qui ont contribué à la médicalisation de la maternité au Québec et guidé son évolution, entre les années 1910-1970; puis, quelle est la place des femmes dans ce processus.

Questions/Hypothèses :
« La survie des enfants est une question éminemment politique, elle prend racine dans les grandes transformations du début du XXe siècle alors que divers groupes (religieux, professionnels et étatiques) cherchent à affirmer leur autorité dans le champ social. » (p. 24) « Bien que les débats et les services auxquels ils ont donné naissance reposaient sur une conception nationaliste, religieuse et patriarcale du rôle des femmes, celles-ci ont contribué, par leurs demandes et leurs réponses, à cette médicalisation de la maternité. » (p. 293)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
« Cette étude s’appuie sur le dépouillement de nombreux fonds d’archives d’organismes privés et gouvernementaux, […] sur la consultation systématique d’un vaste échantillon de revues féminines féministes et médicales, […] sur un examen ponctuel de quotidiens montréalais, […] sur des sources gouvernementales, des mémoires de maîtrise en service social réalisés à l’Université Laval durant les années 1940-50 et des données statistiques. Trois corpus d’entrevues, qui documentent comment les femmes utilisaient les services, viennent compléter l’éventail des sources. » (p. 30)

Type de traitement des données :
Analyse de contenu et analyse statistique

3. Résumé

Cet ouvrage s’intéresse à l’histoire entourant la médicalisation de la maternité qui a eu pour effet de réduire le nombre élevé de mortalités infantiles au Québec. À partir du moment où les femmes ont eu moins d’enfants, elles ont été en mesure de se conformer aux directives médicales. L’auteure dresse d’abord le portrait statistique de la mortalité infantile et maternelle au Québec entre 1910-1970 en comparaison avec le reste du Canada; puis elle s’attarde au discours que cette mortalité infantile suscite chez les médecins canadiens-français. (p. 30) Elle analyse également les services offerts aux mères par l’État (fédéral et provincial), les autorités municipales et les secteurs philanthropique et privé tout en explorant les tensions et les conflits qui surviennent entre les différents acteurs œuvrant dans ces organismes. Elle démontre que « [...] derrière l’unanimité du discours et un fonctionnement en apparence bien rodé de services, se profilent des luttes de pouvoir témoignant des intérêts souvent divergents de ceux et celles qui combattent la mortalité infantile […] ». (p. 31) Enfin, l’auteure se penche sur la réponse des femmes à la médicalisation de la maternité en s’attardant particulièrement à l’usage qu’elles ont fait des services mis à leur disposition et aux changements de comportements qu’elles ont adoptés par la suite et à leur motivation. (p. 32)