Référence bibliographique [4430]
Bélanger, Annabelle. 2004. «La nouvelle famille comme moyen d’accession au bonheur dans la trilogie ''Le goût du bonheur'' de Marie Laberge». Mémoire de maîtrise, Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Département d’études littéraires.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
Par ce mémoire, l’auteure souhaite analyser les dynamiques familiales mises en scène dans trois romans de Marie Laberge, en mettant en relief comment la nouvelle famille (par opposition à la famille traditionnelle) sert à chacun de ses membres à se réaliser pour ainsi accéder au bonheur.
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
Les personnages principaus de la trilogie « Le goût du bonheur »
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
« Depuis une vingtaine d’années, les écrivaines québécoises réinterprètent l’histoire des femmes dans le roman historique et plus particulièrement à travers la saga familiale. En 2000, Marie Laberge publie une saga familiale en trois tomes, Le goût du bonheur qui met en scène plusieurs générations d’hommes et de femmes qui évoluent au Québec de 1930 à 1967. Marie Laberge brosse un tableau, à travers la vie de ses personnages de mères et de pères, d’une nouvelle famille qui facilite à ses membres l’accession au bonheur.
Ainsi, dans un premier chapitre, nous analysons les personnages de mères, qui sont divisés en deux catégories qui s’opposent, l’une dévalorisée par la trame narrative au profit de l’autre. Les femmes de la première catégorie adoptent des comportements dits normatifs, mais sont considérées, par la trame narrative et les personnages porte-parole de l’idéologie labergienne, comme des mères déviantes. À l’inverse, celles de la seconde catégorie affichent des comportements dits déviants qui leur permettent d’être, tout de même, des mères normatives. Marie Laberge montre que le conformisme social de la femme nuit souvent à un comportement ’idéal’ en tant que mère, alors qu’un comportement déviant, qui confère à la femme une plus grande autonomie d’action et de pensée ainsi qu’une plus grande liberté sexuelle, lui permet de vivre des maternités plus désirées et mieux planifiées, faisant d’elle une meilleure mère.
Il va de soi qu’un nouveau comportement chez la mère oblige le père à revoir sa place et sa contribution au sein de la famille. C’est pourquoi nous observons dans le deuxième chapitre comment et où se situe ce nouveau père traditionnel. Ainsi, Marie Laberge oppose le comportement carencé affectivement des pères traditionnels à celui du nouveau père moderne qui paterne.
Plus globalement, dans le dernier chapitre, nous observons que la structure hiérarchique de la famille traditionnelle ne favorise pas l’épanouissement des enfants. C’est pourquoi la nouvelle famille prend place autour de ceux-ci afin de leur fournir les outils nécessaires à la formation d’une personnalité apte au bonheur. Le bonheur pour les personnages labergiens est la capacité à surmonter le malheur et à vivre pleinement. Cette capacité à rebondir après l’épreuve, à traverser les crises existentielles ou imprévues de la vie se nomme la résilience. La résilience ne sera possible que si l’enfant possède des ressources intrinsèques, mais également des ressources qui lui viennent de l’environnement familial et social. La théorie de l’attachement de John Bowlby enrichit notre réflexion sur la multiplicité parentale et son importance dans la nouvelle famille. Famille qui se constitue désormais en dehors de l’unique critère biologique de la famille traditionnelle et de l’homogénéité socioculturelle de l’idéologie conservatrice, révolutionnant ainsi la société québécoise.
Enfin, c’est à l’intérieur de cette nouvelle famille que la mère, le père, l’enfant et chaque membre du réseau familial peuvent retrouver l’équilibre personnel essentiel à l’avènement de leur bonheur individuel. » (résumé, p. iii)