Référence bibliographique [4399]
Brunet, Julie. 2004. «Histoires de grands-mères : exil, filiation et narration dans l’écriture des femmes migrantes du Québec». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département d’études littéraires.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Il s’agit ici de montrer, d’une part, à quelles structures identitaires particulières donne [sic] lieu […] ces rapports à la généalogie féminine et à la grand-mère, et, d’autre part, quels sont les moyens textuels, métaphoriques et narratifs plus précisément, utilisés dans ces romans pour les représenter. » (p. vi)
Questions/Hypothèses :
Dans la littérature migrante étudiée, les œuvres « se rejoignent autour de la figure grand-maternelle qui, loin d’être reléguée au statut de personnage secondaire comme c’est généralement le cas chez les écrivaines nées au Québec, se situe au cœur même de leur diégèse. » (p. 116) De plus, « [...] dans le corpus migrant, l’exil est indissociablement lié au maternel. » (p. 117)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
Le corpus à l’étude dans ce mémoire comporte trois romans : « Le bonheur a la queue glissante » d’Abla Farhoud, « La dot de Sara » de Marie-Célie Agnant et « La mémoire de l’eau » de Ying Chen.
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
« Les années 1990, au Québec, voient l’émergence d’un nombre croissant de productions littéraires signées par des immigrantes de tous horizons. Ignorées par la critique littéraire dite ’générale’ qui, par ailleurs, tend à occulter la question de la sexualisation du discours, ces écritures n’ont encore fait l’objet d’aucune lecture ’au féminin’ approfondie. À partir de la problématique du rapport au maternel, pivot de l’identité et des écritures féminines, le présent mémoire jette les bases d’une réflexion sur la spécificité des écritures de femmes migrantes au Québec qui, elles aussi, sont inlassablement travaillées par ce rapport, mais autrement. En effet, plutôt que la relation duelle entre mère et fille qui revient de manière récurrente dans les textes des écrivaines dites ’pure laine’, les migrantes proposent un modèle de relations féminines ’triangulaire’ où la figure grand-maternelle occupe une position centrale. La grand-mère jouit, en outre, d’une autorité narrative étonnante sous la plume des migrantes : alors que, du côté des natives, on ne compte aucune grand-mère narratrice. […] Sont donc mises à contribution, dans l’analyse de ces nouvelles ’histoires de grands-mères’, diverses sources théoriques et critiques d’orientation psychanalytique empruntées au domaine féministe, de même que certaines théories traitant de la grand-parentalité. Enfin, les trois romans de notre corpus abordant la problématique de l’exil, nous faisons également appel aux théories de l’écriture migrante. » (p. vi)