Référence bibliographique [4281]
Fortin, Laurier, Royer, Egide, Potvin, Pierre, Marcotte, Diane et Yergeau, Eric. 2004. «La prédiction du risque de décrochage scolaire au secondaire : facteurs personnels, familiaux et scolaires ». Revue canadienne des sciences du comportement / Canadian Journal of Behavioural Science, vol. 36, no 3, p. 219-231.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« À partir d’un cadre conceptuel multifactoriel, cette étude a pour but d’identifier les facteurs prédicateurs des élèves à risque de décrochage scolaire dès le début du secondaire. Nous estimons qu’une meilleure connaissance de ces facteurs permettra de mieux dépister les élèves à risque de décrochage scolaire et de mettre en place des programmes de prévention mieux adaptés et plus prometteurs. » (p. 220)
Questions/Hypothèses :
« À partir d’une étude multidimensionnelle et évaluant un très grand nombre de variables, les objectifs de l’étude sont : 1) de comparer les élèves à risque de décrochage scolaire à des élèves non à risque sur des facteurs personnels, familiaux et ceux associés à l’école; 2) d’identifier les facteurs personnels, familiaux et ceux liés à l’école qui sont les plus associés au risque de décrochage scolaire; 3) d’examiner si ces derniers facteurs varient entre les garçons et les filles. » (p. 222)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« L’échantillon de convenance compte 806 élèves de première secondaire provenant de trois cohortes issues de quatre écoles secondaires de trois grandes régions du Québec : Québec (184 élèves), Trois- Rivières (384 élèves) et Sherbrooke (238 élèves). Les participants sont âgés de 12 et 13 ans : 54 % sont des garçons et 46 % des filles. À partir de cet échantillon, deux groupes d’élèves ont été formés : 231 élèves à risque de décrochage scolaire (28,7 % de notre échantillon) et 575 élèves non à risque, qui présentaient une faible probabilité de décrochage scolaire (71,3 % de notre échantillon). » (p. 222)
Instruments :
a) Questionnaire Décisions (Quirouette, 1988), pour identifier les élèves à risque de décrochage scolaire et analyse des dossiers scolaires;
b) Questionnaire Les stratégies d’adaptation (Lazarus & Folkman, 1995, traduit et adapté par Bouchard et al., 1995);
c) Questionnaire sur les habiletés sociales (traduction du Social Skills Rating System (SSRS) de Gresham & Elliot, 1990);
d) Questionnaire de dépression de Beck (QDB, Beck, 1978, traduit par Bourque & Beaudette, 1982);
e) Questionnaire de délinquance autorévélée (LeBlanc, 1994);
f) Questionnaire Style parental (traduction de Parental Style, de Steinberg et al., 1992);
g) Questionnaire Participation parentale au suivi scolaire (Epstein et al., 1993, traduit et validé par Deslandes et al., 1995);
h) Échelle de l’environnement de la classe (traduction de Moos & Tricket, 1987);
i) Échelle d’attitudes du professeur envers le jeune (APE, Potvin & Rousseau, 1991).
Type de traitement des données :
Analyse statistique
3. Résumé
« Les écrits scientifiques rapportent que les élèves à risque de décrochage scolaire présentent principalement des difficultés d’apprentissage et des troubles du comportement et qu’ils proviennent surtout de familles à faible revenu. Il est probable qu’un pourcentage élevé de jeunes à risque de décrochage scolaire ne peut être identifié et que ceux-ci n’ont pas accès aux programmes de prévention. L’objectif de cette étude est d’identifier les facteurs personnels, familiaux et scolaires associés au risque de décrochage scolaire. Les participants consistent en 231 élèves à risque de décrochage scolaire et 575 élèves non à risque évalués sur un très grand nombre de variables personnelles, familiales et scolaires. Les résultats montrent que les élèves à risque se différencient des élèves non à risque sur la majorité des variables à l’étude. De plus, les analyses de régression logistique indiquent que sept facteurs permettent davantage de prédire les élèves à risque : par ordre d’importance, les sentiments dépressifs, le manque d’organisation et de cohésion familiale, les attitudes négatives des enseignants, le manque d’engagement des élèves dans leurs activités scolaires et la faible performance en mathématiques et en français. Les analyses montrent des différences entre les garçons et les filles. » (p. 219)