Référence bibliographique [4005]
St-Jean, Benoît. 2004. «Étude empirique de l’effet du revenu parental sur le développement cognitif et social des enfants». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département des sciences économiques.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Le présent mémoire fait état d’estimations de l’effet de différents revenus sur le développement cognitif, social et comportemental des jeunes enfants canadiens âgés de 0 à 11 ans en 1994-95. » (p. 2)
Questions/Hypothèses :
« Les résultats attendus sont les suivants : l’effet sur le développement des enfants est non-linéaire et décroissant avec l’augmentation du revenu des parents. Ainsi, nous pouvons anticiper un effet plus significatif du revenu sur les enfants dans le cas de familles pauvres que chez les mieux nanties. Par contre, il semble que les enfants provenant de milieux aisés réussissent mieux les différents tests d’évaluation que leurs pairs issus de milieux plus défavorisés. Ils auraient de meilleures habiletés motrices, verbales, mathématiques, et seraient moins susceptibles d’éprouver des problèmes comportementaux. À long terme, un plus petit nombre d’entre eux décrocheraient au secondaire et ils risqueraient moins de devenir parents à l’adolescence. Lorsqu’ils deviennent de jeunes adultes, ils auraient plus de chances de poursuivre leurs études et auraient de meilleurs salaires. Dans une perspective à long terme, le problème de mobilité sociale est ainsi soulevé.
Le mémoire porte, en partie, sur les facteurs susceptibles de favoriser l’égalisation des chances chez les jeunes enfants, les problèmes de mobilité du revenu entre les générations étant bien connus.
L’étude s’inscrit également dans un ensemble de recherches permettant de soutenir les décisions des différents gouvernements dans le cadre des programmes d’aide à la famille. Il peut être considéré comme un élément de réponse aux questions suivantes : Le gouvernement doit-il augmenter le revenu des pauvres? Les soins portés aux enfants peuvent-ils être considérés comme un service public? Devons-nous améliorer la qualité des soins destinés aux jeunes enfants pauvres et issus de familles monoparentales? Devons-nous mettre en place des programmes encourageant la participation des mères monoparentales au travail et quel âge auront les enfants quand ce genre de programme contraindrait les mères à réconcilier le travail avec le rôle de mère? À quel âge doit commencer l’éducation préscolaire publique? Quels sont les ressources et les types d’aide que doit offrir le secteur public? Cette réflexion vise à favoriser le meilleur usage possible des ressources dirigées vers les jeunes enfants afin de soutenir leur développement. » (pp. 2-3)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« En tout, au premier cycle, 22 831 enfants composent l’échantillon et ils proviennent de 13 439 familles. Pour les raisons que nous avons évoquées précédemment, au cours du second cycle, ce nombre a été ramené à 16 897 enfants provenant de 11 190 familles (ces données concernant seulement les enfants suivis sur une base longitudinale). Malheureusement, à cause du problème d’attrition, le nombre réel d’enfants originaux restant est de 15 468, appartenant à 10 261 familles. Donc, l’échantillon de l’ELNEJ [Enquête Longitudinale sur les Enfants et les Jeunes] a été construit par grappes de façon à avoir un nombre représentatif d’enfants dans chaque groupe d’âge de 0 à 11 et dans chaque province, ce qui permet de rendre les estimations publiques. » (p. 57)
Instruments :
« L’ELNEJ contient plusieurs indicateurs sur le développement des enfants. Dans cette section, nous donnerons un aperçu des indicateurs qui seront utilisés dans les estimations. Les indicateurs se divisent en trois catégories : les indicateurs cognitifs, les résultats comportementaux et les indicateurs de réussite scolaire.
Les indicateurs cognitifs
PPVT-R : Le test d’échelle de vocabulaire en image Peabody utilise un procédé très connu chez les enfants âgés de 4-5 ans, de même que chez les plus de 6 ans qui ne sont pas encore en deuxième année.
DMS : Le développement moteur et social évalué dans le questionnaire de l’enfant touche les groupes d’âge de 0 à 47 mois. Cette échelle, standardisée selon l’âge des répondants, permet d’évaluer le développement moteur et social des jeunes enfants.
Le test d’habiletés en mathématiques : Ce test permet de mesurer les compétences de base des enfants à partir de la deuxième année.
Le test d’habiletés en lecture : Ce test permet d’évaluer les compétences de base en lecture.
Les résultats comportementaux
Les résultats comportementaux sont diverses échelles dérivées à partir d’une pondération d’items. Les questions sont posées à la personne qui connaît le mieux l’enfant (le PCM) lorsque les enfants sont âgés de 4 à 11 ans, et à l’enfant lui-même s’il est âgé de plus de 10 ans. Ces échelles se nomment ’hyperactivité et inattention’, ’désordres émotionnels ou d’anxiété’, ’désordres de conduite’, ’agression indirecte’ et ’comportement prosocial’ » (pp. 60-62)
Type de traitement des données :
Analyse statistique
3. Résumé
« Le but de ce mémoire est d’évaluer l’effet véritable du revenu sur différentes mesures du développement cognitif et social des enfants dans une approche globale. Cette approche globale consiste à intégrer cette problématique dans une revue de la littérature théorique et empirique pour mettre en lumière l’ensemble des résultats. L’évaluation empirique se base sur une forme réduite de la nature en utilisant les méthodes permises par les données longitudinales provenant de l’Enquête Longitudinale sur les Enfants et les Jeunes. Les estimations seront effectuées à partir des modèles d’effets fixes et d’effets aléatoires. De plus, des estimations seront effectuées à l’aide d’une spécification du revenu permanent en contrôlant la corrélation qui existe entre les observations. Les résultats empiriques obtenus indiquent qu’une augmentation du revenu n’a pas d’effet, sinon un effet très modéré, sur le développement des enfants. Il semble qu’il faudrait une augmentation permanente et significative du revenu pour obtenir une amélioration modeste du développement des enfants. » (p. iii)