1. Objectifs

Intentions :
« L’objectif général de cette recherche est [...] d’examiner la relation entre diverses caractéristiques sociodémographiques et la survie des nourrissons en utilisant des données individuelles tirées de sources historiques. » (p. 36)

Questions/Hypothèses :
« Nous posons l’hypothèse que la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage a une incidence sur les taux de mortalité infantile. De fait, les probabilités de trouver la mort avant un an devraient s’accroître pour les nouveau-nés lorsque le chef du ménage occupe un emploi situé en bas de l’échelle, alors qu’une profession dans la classe« supérieure » devrait engendrer des effets inverses. D’autre part, nous supposons que le niveau d’éducation devrait influencer certains choix de consommation et de soins de santé relatifs à l’enfant et se répercuter sur les probabilités de survie des nourrissons. Enfin, nous estimons que la participation de la mère à des activités salariées révèlera des effets négatifs sur les probabilités de survivre des jeunes enfants de la ville de Québec en 1900. » (p. 36)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
« Cette étude sur la ville de Québec au début du 20e siècle s’appuie sur l’exploitation de microdonnées du recensement de 1901 et du jumelage de ces données avec celles des registres de décès. [...] Les analyses portent sur l’ensemble des ménages de la ville de Québec ayant mis un enfant au monde entre le 1er janvier 1899 et le 31 décembre 1900. » (p. 3)

Type de traitement des données :
Analyse statistique et analyse de contenu

3. Résumé

« L’idée générale de ce travail est de mettre à jour les déterminants socioéconomiques de la mortalité infantile chez les Canadiens français de la ville de Québec en 1900 dans un contexte de changements structurels liés à l’émergence du capitalisme industriel. Cette orientation permettra de revisiter l’idée générale à l’effet que la mortalité infantile serait principalement imputable aux caractéristiques culturelles des Canadiens français. Ainsi, les différences observées devraient être perçues non pas comme simplement culturelles, mais produites par diverses dynamiques liées à l’exploitation économique dans un contexte de transformations sociales, puisque l’industrialisation entraîne certainement diverses formes de ségrégation. Or, il semble que les influences de l’appartenance socioprofessionnelle ont souvent été occultées dans l’historiographie, et ce, au profit d’une approche qui s’appuie davantage sur les différences ethnolinguistiques ou religieuses à l’échelle agrégée en posant le postulat que la segmentation socioprofessionnelle suivait sensiblement les frontières tracées par les regroupements ethnolinguistiques. » (p. 3)