Transformation du processus d’entrée en union au Sénégal et au Zimbabwe : une approche qualitative des enjeux de la nuptialité en Afrique

Transformation du processus d’entrée en union au Sénégal et au Zimbabwe : une approche qualitative des enjeux de la nuptialité en Afrique

Transformation du processus d’entrée en union au Sénégal et au Zimbabwe : une approche qualitative des enjeux de la nuptialité en Afrique

Transformation du processus d’entrée en union au Sénégal et au Zimbabwe : une approche qualitative des enjeux de la nuptialité en Afriques

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Référence bibliographique [3567]

Mondain, Nathalie, Grieser, Mira, Gomis, Dominique, Koppenhaver, Todd et Le Grand, Thomas. 2005. «Transformation du processus d’entrée en union au Sénégal et au Zimbabwe : une approche qualitative des enjeux de la nuptialité en Afrique». Dans Familles au Nord, familles au Sud , sous la dir. de Kokou Vignikin et Vimard, Patrice, p. 179-203. Louvain-la-Neuve (Belgique): Academia Bruylant.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« L’étude de l’évolution démographique des sociétés africaines repose notamment sur le lien établi entre le mariage formel et le début de la vie sexuelle et reproductive des individus, en particulier des femmes. […] [Or] une dissociation de plus en plus claire voit le jour entre l’institution formelle du mariage et l’entrée en vie sexuelle. […] L’étude du mariage du seul point de vue de ses tendances aux fins de cerner les liens potentiels avec un début de la transition de fécondité ne suffit donc plus. Nous proposons, dans ce chapitre, de procéder à une analyse des processus matrimoniaux et des changements qui les affectent. Une telle démarche devrait permettre de mieux cerner les liens avec le début de la vie reproductive et d’élargir la notion d’union à celle de ’formation de couple’. » (p. 179)

Questions/Hypothèses :
« Dans quelle mesure l’entrée en union traditionnelle a-t-elle évolué et dans quelle mesure la période prénuptiale influe sur ce processus, c’est ce que nous chercherons à déterminer afin de mieux identifier comment se constituent les unions ’légitimes’ dans un contexte social et culturel mouvant. » (p. 179)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
« Les données sont composées d’entretiens individuels et de groupe. […] Davantage de focus groups ont été réalisés au Zimbabwe, cette approche s’étant avérée plus productive [qu’] au Sénégal, surtout en milieu urbain. Les entretiens individuels ont été réalisés auprès d’hommes et de femmes et des couples ont également été interrogés (chaque membre du couple a été interviewé séparément). Dans la majorité des cas, ils ont été enregistrés puis transcrits par les interviewers. » (p. 182)

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« Le recours à une analyse qualitative des processus d’entrée en union, malgré les limites de nos données, a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives sur les formes et l’évolution des unions en Afrique subsaharienne. Cette approche montre à quel point il est important de situer les sociétés étudiées dans une perspective historique, leur situation socio-économique actuelle en étant l’héritage direct. De plus, une analyse exploratoire de ce type permet de mieux interpréter les autres sources de données, d’enquête notamment, dont la forme et le contenu tendent à standardiser des tendances à travers un pays ou une région. » (p. 200)
« De manière générale, les répondants dans les deux groupes perçoivent un report de l’entrée en union. Dans les deux cas, les individus considèrent les contraintes économiques comme représentant l’élément majeur affectant le processus d’entrée en union. Dans la mesure où les hommes sont les principaux initiateurs du processus matrimonial, la pression s’exerce surtout sur eux ce qui explique que leur perspective a été privilégiée tout au long de cette recherche […]. La crise économique et sociale que subit [le Sénégal], en conduisant une part croissante des individus à prendre des responsabilités en dehors de leur structure familiale d’origine, a contribué à les rendre davantage autonomes par rapport aux exigences liées à la parenté. L’initiative et le déroulement du processus matrimonial peuvent en être accélérés ou ralentis selon les cas. […] Il reste difficile d’évaluer les implications en terme de calendrier dans la mesure où les repères traditionnels de l’entrée en vie adulte sont en mutation […]. Au Zimbabwe, le passage des unions ’arrangées’ aux unions librement consenties semble s’être accompli depuis plus longtemps (le processus de changement aurait débuté avec l’installation permanente de (sic) Européens à la fin du XIXe siècle), ce qui a conduit à une dissociation plus marquée de la sexualité et du mariage. Ainsi, on assiste à l’intensification des relations prénuptiales avec notamment le développement d’unions informelles durables ou ’mapoto’ qui semble se rapprocher du concept occidental d’union libre. […] La capacité d’initier un mariage et de choisir son/sa partenaire semble actuellement être remise en question avec l’épidémie du sida. » (pp. 198-199)