''What a Misfortune that Poor Child Should Have Married such a Being as Joe'': Les fils prodigues de la bourgeoisie montréalaise, 1850-1900

''What a Misfortune that Poor Child Should Have Married such a Being as Joe'': Les fils prodigues de la bourgeoisie montréalaise, 1850-1900

''What a Misfortune that Poor Child Should Have Married such a Being as Joe'': Les fils prodigues de la bourgeoisie montréalaise, 1850-1900

''What a Misfortune that Poor Child Should Have Married such a Being as Joe'': Les fils prodigues de la bourgeoisie montréalaise, 1850-1900s

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Référence bibliographique [3550]

Nootens, Thierry. 2005. «''What a Misfortune that Poor Child Should Have Married such a Being as Joe'': Les fils prodigues de la bourgeoisie montréalaise, 1850-1900 ». Canadian Historical Review, vol. 86, no 2, p. 225-256.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« Première étape d’une recherche sur l’évolution du problème des fils incapables entre 1850 et 1950 au Canada, cet article porte sur l’une des figures de ces héritiers manqués, soit les fils prodigues de familles montréalaises ’honorables’ de la seconde moitié du XIXe siècle. Il s’agit de jeunes mâles jugés dépensiers, oisifs et irresponsables par leur entourage, pour qui ils furent source d’ennuis et d’alarme. […] Ces héritiers ratés permettent en ce sens d’aborder un champ de recherche récent en histoire sociale, celui du déclassement, de la chute des possédants dans la hiérarchie sociale. » (pp. 226-227)

Questions/Hypothèses :
« Les interactions entre l’inconduite de certains jeunes hommes et les exigences très lourdes entourant leur transition à l’âge adulte ont engendré de fortes tensions et des conflits domestiques qui demeurent plutôt mal connus; il s’agit là d’une zone encore relativement inexplorée de l’histoire de la famille et de la déviance au Canada. […] Comment ont été vécues et gérées, tant bien que mal, ces situations qui ont parfois dégénéré en crises familiales profondes? Que révèlent-elles des rapports familiaux propres aux milieux dominants? Quel a été leur impact sur le devenir de certaines familles bourgeoises? » (p. 226)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
« Dix dossiers judiciaires d’interdiction de jeunes bourgeois montréalais, constitués entre 1850 et 1895 par la Cour supérieure de Montréal, forment l’assise documentaire de cette recherche. » (p. 227)

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« Malgré leur rareté, les interdictions pour prodigalité ayant frappé certains fils héritiers de l’élite montréalaise témoignent des tensions propres aux familles aisées de la seconde moitié du XIXe siècle. Être un fils héritier comporte à n’en pas douter son lot de contraintes et de surveillances. La famille bourgeoise, en plus de produire parfois des ’gais viveurs’, peut avoir un caractère étouffant et ’névrotique’, notamment en raison de son lourd investissement affectif et psychologique dans la vie domestique, ainsi que de sa valorisation de l’autodiscipline. […] Si le XIXe siècle, dans son ensemble, s’efforce de valoriser le libre exercice du droit de propriété et la circulation des biens, les fils prodigues montréalais témoignent d’une autre facette du rapport aux biens à cette époque. La régulation interne des familles possédantes, à tout le moins d’une frange d’entre elles, fondée sur la préservation et la transmission du patrimoine, suit ou continuerait à suivre une autre logique. La valorisation de la subjectivité juridique et économique des mâles adultes et propriétaires, tendance qui traverse tout le XIXe siècle, connaît des limites. La liberté de dépenser et de s’engager se frappe parfois au mur de la conservation des avoirs et d’une transmission réglée de ceux-ci. » (pp. 254-255)