Référence bibliographique [3527]
Pauzé, Robert, Joly, Jacques, Yergeau, Éric, Toupin, Jean et Touchette, Luc. 2005. Évolution des jeunes et des familles desservis par le programme Crise-ado-famille-enfance. Sherbrooke: Groupe de recherche sur les inadaptations sociales de l’enfance de l’Université de Sherbrooke.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Cette étude comportait deux volets. Le premier volet, déposé au printemps 2002, visait à faire le suivi de l’implantation du programme CAFE [Crise-ado-famille-enfance]. Le second, qui fait l’objet du présent rapport, vise à évaluer l’évolution à court terme et à moyen terme des jeunes et de leur famille qui bénéficient de cette intervention. » (p. 15)
« Les objectifs visés dans ce deuxième volet portant sur l’évolution des jeunes et des familles desservis par le programme sont les suivants :
1- décrire les interventions réalisées par les intervenants du programme CAFE;
2- décrire les caractéristiques sociales, familiales et personnelles des jeunes desservis par la [sic] programme;
3- identifier différents sous-groupes cliniques sur la base des conditions adverses personnelles et familiales auxquelles sont confrontés les jeunes et les familles;
4- décrire l’évolution à court et à moyen terme des jeunes et des familles desservis par le programme;
5- décrire les services reçus par les jeunes et les familles suite au passage dans le programme et
6- tenter d’apprécier l’effet du programme sur le taux de signalements à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) pour des problèmes de comportements graves chez les adolescents de la Montérégie. Ces différents objectifs avaient pour but d’établir dans quelle mesure la mise sur pied du programme CAFE permet l’atteinte des objectifs fixés par les concepteurs du programme. » (p. 18)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« Notre échantillon est composé des familles qui ont accepté de participer à l’évaluation de l’évolution des jeunes et des familles desservis par le programme CAFE. Sur l’ensemble des 523 cas évalués par les intervenants du programme entre février 2002 et août 2003, 146 familles ont accepté de collaborer à la présente étude, soit 27,9 % de tous les jeunes et familles évalués au cours de cette période. » (p. 19)
Instruments :
« Questionnaires inclus dans le protocole GRISE :
- Questionnaire de l’Enquête Santé Québec (1992)
- Questionnaire de la recherche FASS, Groupe de recherche sur les inadaptations sociales des enfants, Université de Sherbrooke (1998)
- Le Family Assessment Device (Epstein et al., 1983)
- Children’s Perception of Interparental Conflict Scale (Grych et al., 1992)
- Family Inventory of Life Events and Changes (Barton et al., 1994)
- Alabama Parenting Questionnaire (Shelton et al., 1995)
- Child Attitude toward Mother (Hudson, 1982)
- Child Attitude toward Father (Hudson, 1982)
- Index of Parental Attitude (Hudson, 1982)
- Questionnaire de la recherche FASS, Groupe de recherche sur les inadaptations sociales de l’enfance, Université de Sherbrooke (1998)
- Détresse psychologique (Préville et al., 1992)
- Perceived Adequacy of Resources (Rowland et al., 1985)
- Questionnaire de la recherche FASS, Groupe de recherche sur les inadaptations sociales de l’enfance, Université de Sherbrooke (1998)
- Carte de réseau social (Desmarais et al., 1982)
- Child Behavior Checklist (Achenbach, 1991)
- Inventaire de comportements autodestructeurs (Friedrich, 1996)
- Inventaire de stress (Tolan et al., 1988)
- Indice de gravité d’une toxicomanie pour les adolescents (1998) » (p. 26-27)
Type de traitement des données :
Analyse statistique
3. Résumé
« [L]a compilation des données concernant les interventions réalisées par les intervenants révèlent que les paramètres de dispensation de services prévus dans le programme [CAFE] sont globalement appliqués. Cependant, les données colligées par les intervenants dans les journaux de bord indiquent que l’intervention intensive telle que prescrite dans le programme-cadre est relativement peu appliquée par les intervenants du programme (29,7 % des cas) sauf par les intervenants du CLSC Longueuil-Ouest (65,0 % des cas). » (p. 54) Or, selon les auteurs, « [...] la rapidité, l’intensité et la diversité de l’intervention prévue dans le programme CAFE apparaissent justifiées lorsque l’on prend en considération le niveau élevé de détresse psychologique rapportée par plusieurs parents, la forte détérioration de la relation parents-jeune et la présence de nombreux problèmes de comportement extériorisés chez les jeunes, un amalgame de problèmes pouvant éventuellement favoriser l’émergence de comportements violents entre les membres de la famille et parfois même des ruptures familiales qui risquent de se conclure en placement d’urgence des jeunes en milieu substitut. » (p. 81) Les auteurs soulignent que « [...] les intervenants du programme CAFE interviennent en moyenne plus souvent et de façon plus intensive dans les situations cliniques caractérisées par une vulnérabilité plus importante [...] que dans les situations cliniques d’une vulnérabilité moindre […]. » (p. 98) En ce qui concerne l’évolution des jeunes et des familles visés par le programme CAFE, « [...] les résultats des analyses révèlent [entre autres qu’ils] évoluent dans le temps, et ce, principalement au niveau de la qualité de la relation parents-jeune, de la détresse psychologique des parents et des problèmes de comportement des jeunes [...]. » (p. 127) Les auteurs croient par ailleurs que si certains paramètres, tels que l’intensité de l’intervention, étaient davantage respectés par les CLSC « [...] les résultats des interventions seraient supérieurs à ceux observés actuellement. » (p. 140) Parmi leurs conclusions, les auteurs soulignent néanmoins que l’« [...] une des retombées indirectes non négligeables du programme CAFE est d’avoir possiblement contribué à la réduction du nombre de signalements faits à la DPJ pour des problèmes de comportement des jeunes et à la réduction du nombre de placements d’urgence pour des jeunes non connus des services. » (p. 148)