Référence bibliographique [3449]
Saillant, Francine, Tremblay, Marielle, Clément, Michèle et Charles, Aline. 2005. «Politiques sociales et soins de santé: conséquences et enjeux pour les femmes». Dans Femmes et politiques : l’État en mutation , sous la dir. de Dominique Masson, p. 181-210. Ottawa: Presses de l’Université d’Ottawa.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Le présent texte fera état de l’histoire récente des politiques et services concernant les soins de santé au Québec, et ce, à travers deux exemples, celui des soins aux personnes ayant des problèmes de santé mentale et celui des soins aux personnes âgées. Ces deux exemples seront traités sous l’angle de la désinstitutionnalisation parce qu’ils préfigurent, selon nous, les mesures d’un désengagement étatique en matière de santé annonciatrices du virage ambulatoire, donc des types de services et soins qui leur sont typiques. » (pp. 183-184)
2. Méthode
Type de traitement des données :
Réflexion critique
3. Résumé
« Le chapitre de Saillant, Tremblay, Clément et Charles porte sur l’évolution des politiques de soins de santé au Québec, et sur la place que celles-ci réservent aux femmes comme soignantes bénévoles dans la communauté et la famille. Dans les premières sections du texte, les auteures rappellent les moments clés et les éléments principaux des transformations qu’ont subies, depuis les années 1960, les politiques ayant trait aux soins et services aux personnes ayant des problèmes de santé mentale, ainsi qu’aux personnes âgées en perte d’autonomie. Empruntant une approche généalogique en matière d’élaboration de politiques, les auteures proposent une analyse sociohistoriques permettant de retracer l’émergence de principes d’organisation des soins de santé qui, soutiennent-elles, préfigurent les orientations qui caractérisent la mise en place, à partir de 1996, de ce que l’on a appelé ’le virage ambulatoire’ et, en particulier, d’orientations généralisant le déplacement de responsabilités en matière de soins vers les communautés et les familles. Dans la dernière partie du texte, les auteures s’attardent sur la dimension discursive de ce déplacement et tentent d’en cerner les effets. Elles soulignent le caractère idéalisé et ’entièrement imaginé’ des tropes de la ’communauté’ et de la ’famille’ qui masquent, dans le langage des politiques, l’accentuation du travail de soins demandé aux femmes dans la famille et dans les groupes communautaires. Elles discutent également des difficultés, paradoxes et ambiguïtés des analyses féministes traitant du lien entre femmes et soins tel qu’il est inscrit dans l’appellation d’’Aidantes naturelles’, qui organise le rapport des femmes à ces nouvelles politiques. Finalement, elles exposent les conséquences matérielles directes de ces changements sur la vie des femmes aidantes, enrôlées bon gré mal gré dans un travail de soins à leurs proches autrefois de responsabilité publique, ainsi que sur les travailleuses des organismes communautaires oeuvrant dans le secteur du maintien à domicile. » (pp. 13-14)