L’interêt sexuel et l’évaluation du risque de récidive chez trois types d’abuseurs sexuels d’enfants

L’interêt sexuel et l’évaluation du risque de récidive chez trois types d’abuseurs sexuels d’enfants

L’interêt sexuel et l’évaluation du risque de récidive chez trois types d’abuseurs sexuels d’enfants

L’interêt sexuel et l’évaluation du risque de récidive chez trois types d’abuseurs sexuels d’enfantss

| Ajouter

Référence bibliographique [3405]

Tetreault, Sylvain. 2005. «L’interêt sexuel et l’évaluation du risque de récidive chez trois types d’abuseurs sexuels d’enfants». Thèse de doctorat, Montréal, Universite de Montreal, Département de psychologie.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« La littérature qui concerne les abuseurs sexuels d’enfants suggère fréquemment que les individus les plus dangereux sont ceux qui s’en prennent à des enfants avec lesquels ils n’ont aucun lien de famille. Ils auraient plus de victimes, un risque de récidive sexuelle plus important et ils présenteraient des intérêts sexuels plus déviants que les hommes qui abusent dans un contexte intrafamilial (père biologique, beau-père). Le but de cette recherche est
de vérifier ces conclusions. » (p. iii)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
« 235 hommes ayant abusé sexuellement au moins un enfant de moins de treize ans ont été sélectionnés : 152 délinquants purgeant des sentences fédérales et 83 individus qui résidaient dans la communauté et qui n’avaient jamais été condamnés à une peine fédérale. » (p. iii)

Instruments :
- Échelle actuarielle Statique-99;
- Évaluation phallométrique.

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé


« Lorsqu’un abuseur sexuel d’enfant est traduit devant les tribunaux, le psychologue peut être consulté afin d’évaluer son risque de récidive sexuelle. Les conclusions auxquelles le clinicien parvient peuvent ainsi influencer le type et la longueur de la condamnation ainsi que la nature et l’intensité d’un traitement. [...] [Un échantillon d’hommes,] en fonction du lien qu’ils avaient avec leur victime, [...] ont été comparés selon le nombre de victimes à partir de leur dossier criminel et de leurs autorévélations. [...] Les analyses confirment que les abuseurs extrafamiliaux ont plus de victimes et présentent un risque plus élevé de récidive que les abuseurs intrafamiliaux. Cependant, ils ont la même probabilité de présenter un intérêt sexuel déviant envers les enfants. Lorsque le groupe d’appartenance est considéré (condamnation fédérale, communauté), les délinquants avaient plus de victimes, avaient un plus haut risque de récidive mais ils démontraient un intérêt sexuel déviant dans la même proportion que les abuseurs résidant dans la communauté. Il n’y a pas d’effet d’interaction entre les types d’abuseurs et le groupe d’appartenance. Le nombre de victimes et le risque de récidive sexuelle étaient corrélés, mais pas le nombre de victimes et l’intérêt sexuel. L’intérêt sexuel était cependant relié au risque de récidive : de 60 % pour les individus les moins à risque, la probabilité de présenter un intérêt déviant atteignait plus de 90 % chez les individus les plus à risque. Ce résultat suggère que l’intérêt sexuel déviant est un facteur partagé par les abuseurs sexuels d’enfants, même chez ceux qui présenteraient le moins de risque à partir de facteurs statiques, soit les abuseurs intrafamiliaux. Puisque l’intérêt déviant est une variable dynamique qui a tendance à demeurer relativement stable sans intervention et qu’il est l’un des meilleurs prédicteurs de la récidive sexuelle, l’intérêt sexuel et les autres facteurs dynamiques devraient être considérés dans l’évaluation du risque de récidive sexuelle. Les implications cliniques découlant de cette recherche sont discutées. » (pp. iii-iv)