Adolescents parricides : une comparaison avec des adolescents homicides
Adolescents parricides : une comparaison avec des adolescents homicides
Adolescents parricides : une comparaison avec des adolescents homicides
Adolescents parricides : une comparaison avec des adolescents homicidess
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Référence bibliographique [3330]
Auclair, Nathalie, Marleau, Jacques D., Millaud, Frédéric et Toutant, Cécile. 2006. «Adolescents parricides : une comparaison avec des adolescents homicides ». L’évolution psychiatrique, vol. 71, no 2, p. 259-267.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : « L’objectif de cette étude exploratoire est de dégager des facteurs spécifiques à un groupe d’adolescents parricides en les comparant à un groupe d’adolescents homicides. » (p. 261)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : « Entre 1973 et 2001, il nous a été possible d’identifier 12 adolescents parricides (qui ont tué ou tenté de tuer un ou les deux parents) et 13 adolescents homicides (qui ont tué une connaissance ou un étranger). » (p. 261)
Instruments : « Une grille de collecte de données a été mise au point par Millaud, Auclair et Meunier [1996] afin de recueillir de l’information sur les adultes parricides. » (p. 261)
Type de traitement des données : Analyse statistique
3. Résumé
« Les différences observées entre les adolescents homicides et les adolescents parricides s’apparentent à celles observées par Corder et al. Tout comme dans leur étude, les adolescents homicides se distinguent par la présence de plus d’antécédents de violence et de troubles de la conduite qui ont nécessité des interventions extérieures à la famille. En effet, dans une proportion significativement plus importante que les sujets parricides, ils ont fait l’objet de placements en centre rééducatif. Des comportements antisociaux se manifestant hors du milieu familial sont donc plus souvent observés chez nos sujets homicides. Ils présentent aussi plus d’antécédents de délinquance (mesurés de façon officielle) que les adolescents parricides. Considérant ces éléments, il nous apparaît logique que les parents de ces adolescents soient plus conscients de l’ampleur des difficultés de leur enfant. Les sujets parricides de notre étude se distinguent des sujets homicides par la présence d’une relation conflictuelle importante face à leur père qui sont les victimes dans la majorité des cas (n = 10). Cette relation conflictuelle semble avoir été centrale dans la vie de ces adolescents qui, dans la majorité des cas, vivaient avec leurs deux parents. Contrairement aux sujets homicides chez qui le meurtre survient majoritairement dans le cadre d’un autre délit (vol, agression sexuelle) ou d’un conflit qui dégénère en bagarre fatale, les adolescents parricides ont planifié leur délit au cours des semaines précédentes, ce qui peut induire que l’homicide devient l’objectif ultime à atteindre. Le parricide s’inscrit donc ainsi dans une relation spécifique au sein d’une famille de laquelle l’adolescent a du mal à se détacher et s’individualiser. La présence d’idées suicidaires après le délit nous semble directement liée à cette dynamique relationnelle. » (p. 264)