Référence bibliographique [3283]
Boyer, Sylvie. 2006. «L’écrivain enfant de remplacement au miroir de l’autobiographie (Michel Leiris, Annie Ernaux)». Thèse de doctorat, Montréal, Université du Québec à Montréal, département d’études littéraires.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« Cette thèse porte sur la question de l’enfant de remplacement qui est au cœur des projets d’écriture de Michel Leiris et d’Annie Ernaux. » (résumé)
Questions/Hypothèses :
« L’hypothèse de ce travail est la suivante : le noyau archaïque et originaire que constitue la mort traumatique d’un enfant inscrite au cœur de l’histoire familiale et de la (pré)histoire personnelle de Michel Leiris et d’Annie Ernaux, est, chez ces écrivains enfants de remplacement, le ressort de la création. » (résumé)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
Œuvres de Michel Leiris et d’Annie Ernaux
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
« C’est à partir du ’résidu d’une douleur’ ancienne, d’une brisure, d’un blanc constitutifs de ce qui, dans les oeuvres de Leiris et d’Ernaux, manque à être dit que se déroule leur écriture qui encercle et enveloppe ces restes cryptiques. Ce travail consiste à déceler, à déplier et à analyser ces traces dont certains matériaux représentatifs, certains contenus, certaines images sont porteurs, et ce, dans le but de mettre au jour un lien étroit entre cette problématique filiale et la pulsion créatrice. Cette thèse a pour but de porter un regard neuf sur les œuvres étudiées, de fournir à leur compréhension des éléments explicatifs inédits et de mesurer l’importance d’une forme d’énonciation ’transpersonnelle’ près d’un ’entre-je’ de l’autobiographie.
L’enjeu principal de cette thèse, son caractère novateur, est de travailler dans le domaine littéraire - à la faveur d’œuvres principalement autobiographiques - une question abordée essentiellement dans les champs psychanalytique et psychopathologique. L’interrogation sur la mort, le sexuel et les origines qui traversent les textes de Michel Leiris et d’Annie Ernaux, l’importance du motif de la place, le sentiment de faute, de honte et de culpabilité, mais aussi d’inexistence et de dépossession sont étudiés à la faveur de cette problématique.
Écrivains enfants de remplacement, Michel Leiris et Annie Ernaux ne cessent, au miroir de l’autobiographie, de cerner les traits d’un visage ’autre’ pour s’y reconnaître et, en un même temps, pour s’en différencier. Nommer ce visage originaire qui échappe au regard qui tente de le capter, comme s’il ne pouvait qu’apparaître à la surface d’une eau trouble, image à jamais noyée, voilà la tâche de ces autobiographes. » (résumé)