Jeunesses populaires sous le regard de la justice: Naissance du tribunal pour enfants à Angers et Montréal (1912-1940)

Jeunesses populaires sous le regard de la justice: Naissance du tribunal pour enfants à Angers et Montréal (1912-1940)

Jeunesses populaires sous le regard de la justice: Naissance du tribunal pour enfants à Angers et Montréal (1912-1940)

Jeunesses populaires sous le regard de la justice: Naissance du tribunal pour enfants à Angers et Montréal (1912-1940)s

| Ajouter

Référence bibliographique [2957]

Niget, David. 2006. «Jeunesses populaires sous le regard de la justice: Naissance du tribunal pour enfants à Angers et Montréal (1912-1940)». Thèse de doctorat, Montréal (Québec) et Angers (France), Université du Québec à Montréal, Département d’Histoire et Université d’Angers, Département d’Histoire.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
L’auteur étudie la genèse de la Cour des jeunes délinquants de Montréal et du Tribunal pour enfants et adolescents en France.

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
« Les archives judiciaires sont le matériau premier de notre étude. Dans le cas français, comme le Tribunal pour enfants et adolescents ne constitue pas une nouvelle instance administrative, ses archives ne font pas l’objet d’un classement séparé. Les documents sont fondus dans la masse des fonds judiciaires. » (p. 32)

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


« À l’orée du XXe siècle, la question de l’enfance difficile prend une envergure particulière dans tous les pays industrialisés, en Europe et en Amérique du Nord. Dans un contexte général de développement d’un État social, on assiste à un mouvement de prise en charge de l’enfance déshéritée. Dépassant la notion d’enfance délinquante, ’coupable’, ’vicieuse’, les acteurs du champ de gestion des déviances juvéniles orientent leur discours vers le concept d’enfance ’en danger moral’, laquelle doit bénéficier de mesures de protection. C’est la naissance d’un droit spécifique des mineurs, incarné par les tribunaux pour enfants. Ainsi, les États battent en brèche l’idéologie libérale mise à mal en ce début de XXe siècle, et se donnent le droit d’intervenir dans la sacro-sainte famille, dont on estime que les classes populaires n’assument pas toujours la fonction éducative et socialisante. Il s’agit d’aborder l’Histoire des régulations sociales, de saisir l’enjeu que représente dans ce champ le développement d’une politique de protection de l’enfance, mais aussi de comprendre comment les familles et les jeunes ont réagi à ces nouvelles velléités publiques. Par delà les particularismes, nous voulons comprendre comment le Québec et la France, nations aux racines communes mais dont les modèles juridico-politiques ont divergé, portent leur attention sur la question de la jeunesse difficile, suscitant les craintes et les attentes de sociétés qui inaugurent alors l’ère de la démocratie de masse. Cette nouvelle justice des mineurs fut l’initiatrice du processus de dépénalisation des déviances juvéniles, de prise en charge psychoéducative des jeunes délinquants, ou encore d’assistance éducative des familles considérées comme problématiques, orientations aujourd’hui âprement discutées sur les scènes politiques occidentales. » (résumé)