Intentions : « Cet article vise à comprendre cet effort des classes populaires qui s’est manifesté, au Québec, par la fondation de sociétés de secours mutuels au milieu du XIXe siècle. » (p. 263)
Questions/Hypothèses : « Nous formulons l’hypothèse que les sociétés de secours mutuels, en liant étroitement la protection économique à une culture d’entraide associative, ont constitué une réponse originale et sophistiquée aux problèmes posés par la question sociale au milieu du XIXe siècle. » (p. 262)
2. Méthode
Type de traitement des données : Réflexion critique
3. Résumé
« Au milieu du siècle, la mutualité, en tant que forme moderne de protection sociale, représente pour un grand nombre de familles ouvrières un affranchissement à l’égard d’une assistance charitable humiliante. Mais la mutualité ouvrière n’est pas qu’une simple forme de la prévoyance libérale comme l’épargne ou l’assurance. En effet, les associations mutualistes se présentent plutôt comme de véritables ’familles fictives’ à l’intérieur desquelles doit s’imposer une culture solidaire au moment de la transition à l’économie de marché. La résistance des mutualistes à l’intrusion de l’Église ultramontaine, de même que la contribution de la mutualité à la formation de la classe ouvrière témoignent bien de cette volonté populaire de refonder, au milieu du siècle, les liens sociaux à l’intérieur d’une communauté ouvrière démocratique et égalitaire. Cet espoir, toutefois, se butera aux transformations profondes engendrées par le capitalisme industriel dans le dernier tiers du siècle. » (p. 259)