La politique familiale, les tendances sociales et la fécondité au Québec : une expérimentation du modèle nordique?
La politique familiale, les tendances sociales et la fécondité au Québec : une expérimentation du modèle nordique?
La politique familiale, les tendances sociales et la fécondité au Québec : une expérimentation du modèle nordique?
La politique familiale, les tendances sociales et la fécondité au Québec : une expérimentation du modèle nordique?s
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Référence bibliographique [2878]
Roy, Laurent et Bernier, Jean. 2006. La politique familiale, les tendances sociales et la fécondité au Québec : une expérimentation du modèle nordique?. Québec: Gouvernement du Québec, Ministère de la famille des aînés et de la condition féminine.
Intentions : « Étant donné les mesures familiales qui ont été instaurées par le gouvernement québécois depuis une dizaine d’années, peut-on s’attendre à ce que la fécondité québécoise connaisse une amélioration? La comparaison avec les autres pays développés et, surtout, l’expérience européenne peuvent nous renseigner à ce sujet. » (p. 13)
2. Méthode
Type de traitement des données : Analyse statistique
3. Résumé
« La presque totalité des pays de l’Europe a connu une baisse importante de leur fécondité à partir du milieu des années soixante. Le Québec a connu aussi ce phénomène. Dans un petit nombre de ces pays, la baisse de la fécondité a été suivie d’une remontée à partir du milieu des années quatre-vingt. Cela a été le cas notamment dans les pays nordiques. La période qui s’est étendue de 1965-1970 à aujourd’hui est considérée comme étant celle de la seconde transition démographique. Cette période a été caractérisée par l’adoption par les femmes d’une contraception efficace à un jeune âge et par une remise à un âge plus élevé du projet d’avoir des enfants. L’adoption de nouvelles modalités de vie, le déclin du mariage, la formation plus tardive des couples, font en sorte que, pour la grande majorité des pays, la fécondité décline surtout aux âges antérieurs à 30 ans. Ce report de la fécondité dans le temps serait la caractéristique générale de la seconde transition démographique. Dans les pays nordiques, la récupération à des âges supérieurs à 30 ans a permis un redressement du niveau de fécondité au cours des vingt dernières années. Au Québec, la récupération après l’âge de 30 ans s’est manifestée plus tardivement et a été jusqu’ici moins importante que celle observée dans les pays nordiques ainsi qu’en France et au Royaume-Uni, par exemple. [...] Nos analyses ont fait ressortir que le Québec comptait une proportion élevée de femmes demeurées infécondes à la fin de leur vie reproductive, une proportion beaucoup plus élevée que ce qui est observé dans la plupart des pays. Le Québec se distingue également par une plus faible proportion de femmes qui ont une famille nombreuse (trois enfants ou plus). Par contre, il se particulariserait par un écart élevé entre les aspirations liées à la fécondité et les enfants effectivement nés comparativement aux autres pays. [...] Notre recherche nous a permis [...] de constater [...] que l’expérience nordique comporte [des] éléments importants, qui se rapportent surtout à l’emploi : un accent plus fort sur l’éducation surtout en formation technique, une importance plus grande des emplois féminins dans les secteurs public et parapublic, la possibilité de travail à temps partiel ’de qualité’ pour les parents avec de jeunes enfants. Autre élément qui ressort des comparaisons : les jeunes du Québec tardent beaucoup plus longtemps que ceux des pays nordiques à quitter le foyer parental. Les jeunes des pays nordiques bénéficient d’ailleurs de mesures de soutien gouvernementales lorsqu’ils quittent leurs parents pour aller étudier ou travailler, ce qui favorise leur autonomie. Les sondages révèlent également que les Scandinaves sont très optimistes par rapport à l’avenir et ont une perception positive des services dont ils bénéficient. Il nous apparaît donc que d’autres conditions pourraient être nécessaires pour créer au Québec un contexte véritablement favorable à la famille. En plus de poursuivre le développement de la politique québécoise pour s’assurer que les milieux et les institutions seront adaptés aux valeurs des individus, il faut viser l’amélioration des conditions économiques et des conditions de travail des jeunes. » (pp. 13-15)