Référence bibliographique [2744]
Bourdon, Sylvain, Charbonneau, Johanne, Cournoyer, Louis et Lapostolle, Lynn. 2007. Famille, réseaux et persévérance au collégial : phase 1. Sherbrooke: Université de Sherbrooke, Faculté d’éducation.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« [C]ette étude poursuit trois objectifs : 1. Décrire la dynamique des trajectoires et des réseaux des étudiantes et étudiants du collégial; 2. Comprendre l’articulation entre ces dynamiques et le sens qui est conféré par les jeunes à leurs décisions d’orientation, de poursuite ou d’interruption d’études. Détailler cette compréhension selon trois paramètres : profil à risque ou non, localisation géographique du collège et genre; 3. À partir d’un travail préalable d’inventaire des mesures d’aide aux étudiantes et étudiants éprouvant des difficultés dans leur parcours scolaire (à risque), définir des pistes d’action qui tiendront compte des résultats de l’enquête et pourront transiter par ces diverses modalités pour un transfert des connaissance [sic] efficace dans le milieu. » (p. 9)
Questions/Hypothèses :
« En vue de guider l’analyse pour rencontrer ces objectifs, une série d’hypothèses de travail ont été formulées sur la base des connaissances antérieures.
HT 1. Le parcours scolaire subit l’effet des événements qui s’enregistrent dans les autres domaines de la trajectoire de vie : famille, amours et amitiés, travail, logement et migration. L’effet de ces événements joue différemment selon le risque initial, le sexe et le collège. Cette hypothèse s’inscrit dans l’objectif de compréhension du sens de l’articulation entre les événements des différentes sphères de la vie des jeunes.
HT 2. Les événements surgissant en cours de cheminement scolaire (échec ou réussite, par exemple) contribuent à redéfinir la position des collégiens relativement à leur situation de risque initial. Cette hypothèse s’inscrit dans un objectif d’éclaircissement de la notion de ’risque’, dans une approche qui considère, entre autres, les facteurs de risque associés à l’origine sociale et familiale en tant que prédispositions ou vulnérabilités qui peuvent se trouver ou non actualisées selon les événements de la conjoncture collégiale.
HT 3. L’environnement social joue un rôle important dans l’orientation du parcours scolaire et dans le rapport à la persévérance des collégiens. L’effet de l’influence de l’environnement joue différemment selon le risque initial, le sexe et le collège. Le parcours scolaire subit aussi l’influence directe de l’évolution de la nature des échanges, de la qualité des liens et des conditions d’accès aux ressources au sein des réseaux sociaux des collégiens. Cette hypothèse s’inscrit dans l’objectif de compréhension de l’articulation entre le cheminement scolaire et la dynamique relationnelle.
HT 4. L’influence des événements joue différemment selon les jeunes hommes et femmes. Cette hypothèse s’inscrit dans un objectif de compréhension de l’influence du sexe sur les dynamiques observées. Malgré ce que suggère la recherche exploratoire de Roy, nos propres résultats de recherche nous mènent à supposer une influence importante du réseau amical sur certaines décisions clés qui marquent le parcours scolaire chez les jeune [sic] hommes.
HT 5. Le parcours scolaire des jeunes est influencé par l’inscription géographique des collèges (grand centre urbain, banlieue et ville moyenne). Cette hypothèse s’inscrit dans un objectif de compréhension de l’influence de la localisation géographique sur le parcours scolaire, qui tient compte des caractéristiques spécifiques de chacun des milieux qui produisent des conditions objectives différenciées, mais qui agissent aussi en tant que ’variable intermédiaire’ dans la création de dynamiques relationnelles différentes.
HT 6. L’influence des facteurs externes tels que l’attrait du travail rémunéré, la présence d’amis qui ont déjà quitté le réseau scolaire, les effets perturbateurs dans leur vie amoureuse et un contexte familial moins soutenant se fera sentir de manière différente selon le niveau de risque initial. Cette hypothèse s’inscrit dans un objectif de compréhension des événements et des dynamiques relationnelles susceptibles d’actualiser ou non, de renforcer ou de réduire, le fait d’être considéré à l’entrée au collège, comme à risque ou non. » (pp. 21-22)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
« 96 étudiantes et étudiants des cégeps Lionel-Groulx, de Sherbrooke et du Vieux Montréal ont été recrutés à l’automne 2004. La population à l’étude comprenait des jeunes gens de moins de 24 ans ayant enregistré une première inscription dans l’un des trois collèges pour cette session. » (p. 9)
Instruments :
- Questionnaire de données sociodémographiques;
- « [L]e calendrier des cycles de vie » (p. 26);
- « [L]’inventaire du réseau social » (p. 26);
- Guide d’entretien semi-directif.
Type de traitement des données :
Analyse statistique et analyse de contenu
3. Résumé
« Ce rapport présente tout d’abord des données quantitatives permettant de caractériser les parcours biographiques et les réseaux sociaux des jeunes rencontrés. Les premières mettent l’accent sur les événements dans la trajectoire de vie de ces jeunes (ex. : parcours résidentiels) ou les facteurs (ex. : aspect financier) qui influent particulièrement sur leurs parcours scolaires. Les secondes dressent un portrait relativement détaillé de leurs réseaux sociaux dans lequel de nombreuses comparaisons sont faites entre les réseaux famille et hors-famille. Ce portrait porte aussi sur les interactions qu’entretiennent les jeunes gens avec les membres de leurs réseaux sociaux et sur les changements qui peuvent s’opérer dans ces derniers. Le document aborde ensuite en profondeur la question du soutien fourni aux jeunes par leur environnement social. On y dresse un portrait de la contribution des diverses sources, famille, amis et connaissances, de soutien puis une typologie du soutien lors des études collégiales est présentée et détaillée. La section suivante introduit un outil analytique, la notion de parcours improbable, permettant de concilier dans une certaine mesure la notion de risque (plutôt déterministe quand elle est utilisée dans le contexte de la persévérance scolaire) avec l’approche biographique qui invite surtout à considérer les évènements de tout ordre qui surviennent au cours du cheminement scolaire et qui redéfinissent la position des collégiens relativement à leur situation de ’risque’. Ces parcours sont mis en lien avec quelques caractéristiques de l’environnement social des jeunes gens. » (p. 10)