Les nouvelles mises en forme de la filiation et de la mémoire généalogique au Québec

Les nouvelles mises en forme de la filiation et de la mémoire généalogique au Québec

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Les nouvelles mises en forme de la filiation et de la mémoire généalogique au Québecs

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Référence bibliographique [2688]

Collard, Chantal. 2007. «Les nouvelles mises en forme de la filiation et de la mémoire généalogique au Québec». Dans Les impasses de la mémoire : Histoire, filiation, nation et religion , sous la dir. de E. Martin Meunier et Thériault, Joseph Yvon, p. 135-156. Montréal: Fides.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
« Je vais tenter de dégager ici les nouvelles mises en forme sociales [...] de la filiation et de la mémoire généalogique dans les sociétés occidentales actuelles, et particulièrement au Québec. » (p. 136)

2. Méthode


Type de traitement des données :
Essai

3. Résumé


« Je vais d’abord faire un survol des transformations majeures survenues dans le champ de la parenté dans les trente dernières années en de nombreux endroits du monde occidental. Ces transformations font l’objet d’un large consensus parmi les chercheurs, à tel point d’ailleurs qu’il n’est pas toujours facile de retracer la généalogie de certaines idées, tellement celles-ci font désormais partie du fond commun. J’examinerai ensuite les modifications qui ont été apportées pendant la même période au Code civil de la famille du Québec afin de mieux analyser le cadre social légal de ces changements. Je montrerai comment à travers ces législations successives se sont instaurées des mises en ordre familiales visant l’égalité, mais créant parfois involontairement des inégalités, ainsi que des mises en oubli institutionnalisées engendrées par le secret entourant la filiation de certains enfants. [...] J’analyserai ces changements à la lumière de ce que l’on sait par ailleurs de la filiation dans les sociétés à travers le monde. Cette approche comparative permettra de souligner quelles sont les représentations de la parenté qui font partie du répertoire connu des sociétés occidentales actuelles et lesquelles sont des innovations, diversifiant le répertoire des représentations possibles. [...] Par la suite, je tournerai mon attention vers les formes de mémoire généalogique et familiale engendrées par la modernité en Occident, en particulier sur l’actuelle prépondérance de l’individu au détriment des lignées ainsi que l’empreinte de la science génétique et de la médicalisation de la famille et leurs effets sur le rappel de la mémoire consanguine. Enfin, j’aborderai les conséquences de la centration sur l’enfant dans nos sociétés - le présent immédiat, voire l’avenir générationnel qu’il représente - en prenant pour exemple une problématique qui m’est chère, l’adoption internationale. Je montrerai à ce propos les brouillages dans la filiation qui sont engendrés par le montage institutionnel de l’adoption et de ce que j’appellerai les ’bouclages de mémoire’ qui en résultent. J’argumenterai à partir de cet exemple [...] que de nos jours la parenté ne fait plus seulement descendre l’échelle des générations (de l’ancêtre vers l’enfant), mais que, centrée plus que jamais sur l’enfant, elle la remonte aussi. » (pp. 136-137)