1. Objectifs

Intentions :
« Cette étude a donc pour objectifs: (1) de vérifier si les jeunes mères ont des motivations de grossesse qui diffèrent des motivations des jeunes adultes qui n’ont jamais vécu de grossesse à l’adolescence, (2) de confirmer si un attachement anxieux est associé au fait d’avoir ou non un enfant à l’adolescence; et (3) d’examiner dans quelle mesure ces motivations sont associées à la qualité de la relation d’attachement qui unit ces jeunes filles à leur propre mère. » (p. 2)

Questions/Hypothèses :
« Les hypothèses sous-jacentes aux objectifs principaux sont les suivantes. Nous nous attendons à observer : 1) principalement des motivations à la grossesse d’ordre affectif chez les jeunes mères comparativement à des motivations plus partagées chez les jeunes adultes nullipares; 2) un attachement de type anxieux associé à la grossesse précoce; 3) une correspondance entre la qualité de la relation d’attachement qui unit les jeunes filles à leur propre mère et leurs motivations de grossesse. » (p. 43)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
« [E]n faisant appel à deux organismes communautaires de la région de Montréal, plus précisément du quartier multiethnique de Saint-Michel [...] treize mères âgées entre 17 et 25 ans [...] ont accepté de participer à l’étude. Les participantes du groupe contrôle [...] ont été recrutées parmi les élèves du Centre Saint-Michel, formation pour adulte, de la région de Sherbrooke [...] » (p. 4)

Instruments :
La « [m]éthode des Scripts d’attachement de Vaughn et Coppola (2005) » (p.45) et un « questionnaire sur les motivations à la parentalité précoce » (p. 47) ont été utilisés lors de la collecte des données.

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé

« Le Québec se classe parmi les quatre provinces ayant un taux de grossesses à l’adolescence supérieur à la moyenne nationale. Les conséquences d’une grossesse à l’adolescence sont nombreuses et souvent néfastes non seulement pour la mère mais aussi pour le développement de l’enfant. Dans une optique de prévention à long terme, il est important d’approfondir nos connaissances des motivations qui incitent de jeunes adolescentes à devenir enceinte et à donner naissance à un enfant, et ce, afin de concevoir une approche d’intervention plus efficace que celle axée sur l’éducation sexuelle des filles. » (p. 2) « Les résultats montrent la présence d’une différence significative à l’effet que les jeunes mères auraient un besoin plus grand d’être indépendante financièrement (t (19.92) = 2,4; p = 0,03). Aucune différence n’a été trouvée en ce qui concerne la qualité d’attachement entre les participantes des deux groupes. En fait, ce qui semble distinguer les deux groupes est le choix du projet de vie ou encore de la solution que les jeunes femmes ont choisi pour se sortir des milieux difficiles dans lesquels elles ont vécu. Les jeunes mères auraient privilégié la grossesse à l’adolescence alors que les jeunes femmes de l’échantillon témoin auraient préféré le retour aux études. Les solutions divergent entre les groupes, mais l’objectif recherché serait le même : donner un but à sa vie au-delà de la consommation d’alcool et de drogue et des conditions difficiles dans lesquelles elles ont vécu (pauvreté, isolement, négligence). » (pp. 4-5)