1. Objectifs

Intentions :
Cette étude vise «à documenter les liens entre la violence de la part de partenaire intime (VPI) et l’itinérance vécue par les femmes.» (p. 5)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
L’étude se base sur des entrevues «réalisées auprès de 46 femmes rapportant de la VPI et ayant vécu une ou plusieurs situations d’itinérance dans les cinq années précédant l’étude, et [sur] 10 groupes de discussion ayant permis de sonder près de 200 intervenant.e.s œuvrant auprès de ces femmes […].» (p. 5) Les participantes ont été recrutées parmi les ressources membres des Tables régionales des groupes de femmes, de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) et du Réseau solidarité itinérance du Québec (RSIQ). Au moment de l’entrevue, les participantes étaient âgées entre 20 et 81 ans et provenaient des régions de Montréal, de la Mauricie, de la Montérégie, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Jamésie, de la Côte-Nord, de Lanaudière et de la Capitale-Nationale.

Instruments :
- Guide d’entretien semi-directif
- Guide d’entretien de groupe

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

«Les récits de vie des participantes révèlent l’enchevêtrement de nombreuses expériences de violence […] lesquelles ont pu avoir des conséquences à long terme sur leur santé (physique et mentale) et sur leurs conditions de vie. [Par exemple, trente-deux] participantes ont continué à subir de la violence de la part de leur partenaire intime, même après avoir mis un terme à la relation, tandis que vingt autres ont peiné à sortir d’un contexte de contrôle coercitif en raison du manque de reconnaissance de cette forme de violence subie de la part de partenaire intime. [De plus, les] situations d’itinérance racontées par les participantes sont différentes de l’itinérance masculine, par leur caractère invisible, d’une part, et par leur association aux violences vécues et au soutien insuffisant obtenu de la part des services pour surmonter ces violences, d’autre part. Les situations d’itinérance rapportées ont, pour la plupart des participantes, été produites alors qu’elles tentaient, avec difficulté, de maintenir un lien avec les différentes institutions. [En outre, toutes] les participantes ont fait face à des barrières structurelles importantes au moment de quitter un contexte de violence […] et 32 ont continué à subir de la VPI après une rupture, ce qui a contribué à compromettre leur sécurité et à complexifier l’atteinte de la stabilité de leurs conditions de vie.» (p. 22-23)