Référence bibliographique [22576]
Kirouac, Laurie et Charpentier, Michèle. 2018. «Solitudes et vieillissement : les expériences d’aînés qui vivent seuls ». Sociologie et Sociétés, vol. 50, no 1, p. 157-182.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
«Cet article propose d’appréhender l’expérience de la solitude vécue par les aînés qui habitent en solo, ses multiples dimensions et logiques d’action, incluant les stratégies pour composer avec elle.» (p. 160)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
L’échantillon «est composé de 43 aînés vivant seuls qui présentent des caractéristiques diversifiées eu égard à plusieurs variables, dont le genre (32 femmes, 11 hommes), l’âge ou la génération (24 sont âgés de 65 à 79 ans, 19 de 80 ans et plus), le statut matrimonial (15 célibataires, 16 veufs et 12 séparés/divorcés) et le nombre d’années de vie en solo.» (p. 162) Ceux-ci ont été recrutés dans des régions urbaines, majoritairement à Montréal.
Instruments :
Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
«L’expérience que les aînés rapportent faire de la solitude n’est ni univoque, ni unidimensionnelle, ni statique. […] Les visages de leur solitude, qu’elle soit choisie ou subie, se révèlent en effet multiples (solitude solitaire, solitude sociale ou familiale, solitude affective, solitude existentielle ou esseulée, etc.), à l’image des connotations tantôt positives et tantôt négatives qu’elle revêt.» (p. 163) «En général, plus d’aînés ont rapporté vivre une solitude affective qu’une solitude familiale ou sociale, et cela s’avère proportionnellement plus prononcé chez les hommes que chez les femmes. Celle-ci se manifeste le plus souvent à la suite d’une vie conjugale qui prend fin (pour cause de décès, de divorce ou de séparation) et pour laquelle ils entretiennent toujours une certaine nostalgie […]. Quant aux femmes, nombreuses sont celles qui, à la suite de la perte de leur conjoint et une certaine période d’acclimatation à leur vie de veuve ou de “célibataire”, ont choisi d’investir le reste de leur réseau social plutôt que le territoire de leur vie amoureuse. Elles y arrivent notamment en entretenant plus assidument les amitiés et les relations de voisinage, ou encore en en développant de nouvelles […]. Les relations amicales et les occasions d’activités sociales interpersonnelles tissées par les femmes contribuent bien souvent à rendre l’absence d’un compagnon passablement moins difficile à vivre, sans pour autant effacer tout sentiment de solitude affective.» (p. 168-169)