Intentions : Cet article s’appuie sur deux études ethnographiques. L’objectif général est de mieux comprendre comment sont prises et vécues les décisions d’arrêt de traitements médicaux en fin de vie. La première autrice «a mené un terrain en milieu pédiatrique montréalais […]. Son étude visait à examiner les pratiques médicales et soignantes imbriquées dans les prises de décision lors de maladies graves à pronostic sombre.» (p. 198) La deuxième autrice a réalisé une étude en milieu gériatrique. «Elle y examinait les pratiques entourant le mourir et la mort auprès des personnes du grand âge.» (p. 198)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : La première étude a été réalisée «en milieu pédiatrique montréalais, au sein d’une unité d’hémato-oncologie et de son service de greffe de moelle osseuse.» (p. 198) L’autrice a observé 28 réunions d’équipe et a réalisé des entrevues avec 7 familles et patients et 8 professionnels de la santé. La deuxième étude a été réalisée «dans deux institutions publiques montréalaises: un centre d’hébergement et de soins de longue durée et une unité de gériatrie dans un hôpital universitaire.» (p. 198) L’autrice a assisté à 56 réunions d’équipe et a réalisé 2 entrevues avec des familles et patients et 19 entrevues avec des professionnels de la santé.
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
Selon les autrices, «[d]’un point de vue théorique, il existe un tournant, un moment décisif où les traitements agressifs à visée curative devraient céder la place à une médecine de confort. Les pratiques documentées en milieu pédiatrique donnent toutefois lieu à un autre constat, à l’effet que les médecins accordent beaucoup d’importance à la relation de confiance tissée avec les familles et que cette même relation génère l’espoir de guérison. Ce faisant, le partenariat valorisé par tous dans la prise de décision s’ajoute aux nombreuses possibilités thérapeutiques (dans ce champ de la médecine tout au moins) et les enfants (au cours de [cette] étude) meurent alors que l’approche thérapeutique est toujours guidée par des interventions visant la guérison ou, du moins, un temps de vie supplémentaire pour l’enfant avec ses parents.» (p. 207) De plus, «[l]es soins, spécialement ceux qui se jouent à la toute fin de la vie de la personne du grand âge, semblent souvent s’orienter vers la famille. La subjectivité de l’aîné (malade) est tributaire des représentations que se font les soignants ou les proches de ce qui est acceptable pour ce dernier.» (p. 208)