1. Objectifs

Intentions :
Cette thèse de doctorat porte sur la pratique de la justice juvénile dans la région du Saguenay―Lac-Saint-Jean de 1950 à 1977.

Questions/Hypothèses :
L’autrice pose les questions suivantes: «[c]omment la justice juvénile s’est-elle pratiquée dans les régions dépourvues d’une CBES [Cours de bien-être social]? Quelles sont les conséquences de l’introduction tardive de ce tribunal? Existe-t-il des différences dans la pratique et l’application de la justice juvénile dans les différentes régions de la province?» (p. xii)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
«Deux fonds d’archives sont exploités dans cette recherche : celui de la Cour des sessions de la paix (BAnQ-Saguenay; TP12), comprenant les greffes d’Alma, Chicoutimi et Roberval, de 1950 à 1962, et celui de la Cour de bien-être social (BAnQ-Saguenay; TL509) comprenant les greffes d’Alma, Chicoutimi, Dolbeau et Roberval de 1963 à 1977.» (p. 44)

Type de traitement des données :
Réflexion critique
Analyse de contenu

3. Résumé

«L’étude des dossiers [des] deux tribunaux permet de constater que l’implantation d’un tribunal juvénile ne marque pas une rupture dans l’application de la justice, mais plutôt une étape dans une série de transformations qui s’opèrent pendant toute la période considérée.» (p. xii) De plus, les résultats montrent que «les rôles sociaux attribués aux pères et aux mères étaient déterminants dans le type d’accusations qui étaient portés contre eux devant le tribunal. [L’autrice a] également remarqué que, de manière générale, même lorsqu’un parent est jugé fautif par le tribunal, le juge préfère tenter de sauvegarder l’unité familiale, ce qui pourrait expliquer la mise à l’écart du mineur présumé ''exposé à des dangers'' notamment par le recours à l’institutionnalisation.» (p. 300-301) «On remarque également que le foyer nourricier, dans les cas d’enfant maltraité ou négligé, était une option fréquemment retenue par la cour. Si on ne connaît pas l’identité de tous les foyers nourriciers, on constate malgré tout que plusieurs appartiennent à la famille élargie des enfants ''en danger'', ce qui permet dans les faits de maintenir les enfants dans la famille.» (p. 305)