Référence bibliographique [22437]
Berthiaume, Annabelle. 2020. «Mixer le social? Intervention et exercice de la parentalité dans un contexte de gentrification à Montréal ». Lien social et Politiques, no 85, p. 171-191.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
Cet article s’intéresse à «l’influence de la gentrification sur l’intervention ou le travail social de proximité.» (p. 171) L’autrice analyse «de quelle manière la mixité sociale est mise en oeuvre dans les services publics et communautaires destinés à l’éducation à la petite enfance et au soutien à la parentalité.» (p. 171)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
Cette étude se concentre sur un quartier «situé à Montréal et [...] ciblé par les politiques de mixité sociale.» (p. 171) «Selon les chiffres du recensement de 2016, dans la circonscription, près d’un ménage sur cinq est à faible revenu et près du deux tiers des logements sont occupés par des locataires. Parmi les familles pauvres, les familles monoparentales, et majoritairement des familles avec une mère monoparentale à leur tête, sont surreprésentées. Dans ce quartier à prédominance blanche, le français est la langue la plus couramment parlée à la maison. L’immigration est aussi francophone (France, Algérie et, dans une moindre mesure, Haïti) […].» (p. 176) «Cet article s’appuie sur une ethnographie réalisée entre 2017 et 2019, combinant des observations participantes dans les instances de concertation de Sainte-Rita [nom fictif], l’analyse de divers médias de communication, ainsi qu’une trentaine d’entretiens.» (p. 176-177) «[L]es mères (16) ayant fréquenté les services destinés aux enfants et aux familles dans le quartier ont constitué le premier échantillon de l’enquête.» (p. 177) «Le second échantillon est composé d’intervenantes impliquées dans l’organisation communautaire (7) et dans les services de première ligne (7).» (p. 177)
Instruments :
- Grille d’analyse
- Guide d’entretien
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
Selon les résultats de cette étude, «[l]e changement démographique dans Sainte-Rita, marqué par une présence plus importante de familles dont les parents sont plus éduqués et travaillent dans le milieu des arts, des lettres et de la culture ou dans les milieux associatifs, se répercute sur les besoins et la fréquentation des OCF [organismes communautaires Famille], des garderies et des écoles. Ces services ont beau être gratuits ou presque gratuits, on observe que la barrière économique n’est pas le seul obstacle à la mixité sociale. En effet, la présence de mères ''gentrifiantes'' est parfois intimidante et tend à éloigner de certains services offerts les mères pauvres ou marginalisées qui ne s’y reconnaissent pas ou plus.» (p. 186) «Pour les mères ''gentrifiantes'', se reconnaissant pour la plupart comme telles, un malaise persiste, bien qu’elles évitent d’aborder de front les tensions qui surgissent souvent à ce sujet […]. Ce malaise révèle la contradiction qui existe entre, d’un côté, les valeurs d’ouverture et d’empathie qu’elles souhaitent transmettre à leurs enfants et, de l’autre, le poids de la reproduction sociale et la peur d’''échouer'' dans leur éducation.» (p. 187)