Les violences contre les femmes et les technologies numériques : entre oppression et agentivité

Les violences contre les femmes et les technologies numériques : entre oppression et agentivité

Les violences contre les femmes et les technologies numériques : entre oppression et agentivité

Les violences contre les femmes et les technologies numériques : entre oppression et agentivités

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Référence bibliographique [22396]

Charton, Laurence et Bayard, Chantal. 2021. «Les violences contre les femmes et les technologies numériques : entre oppression et agentivité ». Recherches Féministes, vol. 34, no 1, p. 313-330.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
Dans cet article, par le biais d’une revue de la littérature, les autrices observent «en quoi les technologies numériques contribuent à “renouveler”, voire à renforcer, les violences et l’oppression à l’égard des femmes, mais aussi à créer des formes de résistance et de luttes contre ces violences.» (p. 313)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
La revue de la littérature des autrices s’appuie «sur des articles scientifiques, des rapports ministériels, des mémoires et des thèses qui remettent en question les enjeux sociaux et de genre des violences en ligne à l’égard des femmes. [Elles portent] également attention aux écrits décrivant les outils numériques de coercition à la portée d’hommes et de partenaires violents, et aux stratégies numériques d’agentivité adoptées par des femmes victimes de violence. [Leur] corpus a été constitué à partir d’une recension des écrits référencés de janvier 2000 à avril 2020 sur les principales plateformes numériques d’indexation en sciences sociales: Scopus, Sociological Abstracts, Social Services Abstracts, Revue.org, Érudit, Eric et Google Scholar.» (p. 313)

Type de traitement des données :
Réflexion critique

3. Résumé


L’analyse des autrices révèlent que «[l]’omniprésence d’Internet et des réseaux sociaux fait en sorte que les violences à l’égard des femmes se diversifient. Elles prennent aussi des nouvelles formes, en permettant notamment un contrôle virtuel et permanent des (futures) victimes. De par la structuration de leur système et de leur contenu, les technologies numériques participent aussi aux renforcements de rapports de domination. En (re)produisant des images sexistes mais également “autorisées” sous certaines conditions du corps des femmes, les technologies numériques contribuent à renforcer les conditions structurelles d’une domination de genre.» (p. 324) «Les médias également préfèrent souvent, en particulier dans le cas de violence entre partenaires intimes, employer l’expression “drame familial” pour mentionner le meurtre commis par un homme à l’encontre de sa conjointe ou de son ex-conjointe ou encore de ses enfants, ou de toutes ces personnes plutôt que de parler de “féminicide”, d’“infanticide” ou de “familicide”. Les violences s’appréhendent ainsi comme des actes isolés et épisodiques, ancrés dans des histoires individuelles, conjugales ou familiales, ou les deux à la fois, les excluant de fait de toutes contingences sociales et structurelles […]. Ces violences s’inscrivent en effet toujours dans un contexte patriarcal lié à une organisation sociale soutenant la place de subordination des femmes et le rôle dominant des hommes au sein de la famille et des sphères économique et politique.» (p. 314-315)