1. Objectifs

Intentions :
Cet acte de colloque présente les résultats d’une recherche-action réalisée au centre de ressources pour hommes AutonHommie auprès de pères. Elle analyse le rapport de ces derniers avec la justice et la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Plus particulièrement, «[l]’objectif de la communication consiste à identifier et à partager une lecture des aspects de cultures en présence qui contribuent à la distance entre les pères et les intervenants.» (p. 33)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
«Pour l’essentiel, le projet a consisté en un accompagnement professionnel auprès d’un échantillon de 63 hommes clients d’AutonHommie dans leurs démarches auprès de la justice et de la DPJ. Les hommes avaient 18 ans et plus et ils demeuraient dans la région de la Capitale-Nationale. La moitié des interventions (50%) ont eu lieu aux bureaux d’AutonHommie, le quart (26%) à la DPJ, 14% dans des cabinets d’avocats et 10% devant les tribunaux (Tribunal de la Jeunesse, Chambre criminelle et pénale et Cour supérieure). Des analyses de dossiers et d’entrevues ont été réalisées. Pour les fins du projet, l’accompagnement professionnel a consisté à préparer avec le client sa rencontre avec l’intervenant du milieu de la justice ou de la DPJ, à l’accompagner lors de la rencontre et à faire le bilan avec lui après celle-ci.» (p. 33)

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

«L’expérience de l’accompagnement professionnel à AutonHommie auprès d’hommes s’est avérée concluante sur certaines dimensions-clés de l’accessibilité à la justice chez les pères, tout particulièrement sous l’angle des cultures en présence. Elle a notamment mis en évidence les effets positifs de l’accompagnement professionnel sur un rapprochement père et intervenant, sur une meilleure compréhension mutuelle des réalités de chacun, sur la persévérance des pères dans leurs démarches ainsi que sur le fait, qu’à leur avis, ils ont gagné en confiance à travers les étapes du processus judiciaire ou de protection de la jeunesse. Bref, l’accompagnement professionnel a permis une médiation culturelle entre les pères et la justice ainsi qu’avec la DPJ pour le bien-être des pères et de leur famille.» (p. 35) «[I]l a été observé qu’un sentiment d’injustice et de ne pas être écoutés, étaient, au point de départ, des obstacles chez les hommes rencontrés, tout particulièrement sur le plan des relations entre les pères et la DPJ. Également, avec des intervenants/tes de la DPJ, la méfiance et la frustration de sentir que leur vie privée était “contrôlée” ont été des attitudes rencontrées régulièrement chez les hommes participants. Aussi, la perception que leur expérience comptait pour peu dans les plans de services, les décisions à prendre et les méthodes éducatives parentales utilisées, donc une absence d’autonomie ressentie dans leur rôle de père.» (p. 34)