Référence bibliographique [22376]
Dumond, Marine et Brabant, Christine. 2020. «Les normes sociales collectives au sein des groupes de soutien d’apprentissage en famille ». Nouveaux cahiers de la recherche en éducation, vol. 22, no 3, p. 22-44.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
Le but de cet article est de décrire «les normes sociales collectives explicites et implicites de deux groupes de soutien québécois, portant sur la socialisation, l’engagement parental et l’enrichissement de l’expérience éducative [à la maison].» (p. 22)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
«Les critères de sélection des groupes visent un niveau de formalisation suffisant pour étudier leurs normes collectives et ont été élaborés à partir de la classification des regroupements d’AEF de Kunzman et Gaither (2013). Les groupes participants sont donc actifs depuis au moins cinq ans, comptent un minimum de dix familles membres, disposent d’un site Internet énonçant des valeurs communes et leurs membres se réunissent sur une base régulière. Les deux groupes participants, A et B, sont enregistrés comme organismes à but non lucratif depuis environ six ans. Pour l’année 2015-2016, le groupe A rassemblait une cinquantaine de familles, sans données plus précises sur le nombre d’enfants, et le groupe B, 35 familles, soit environ 70 enfants de 0 à 16 ans.
Six parents-éducateurs ont accepté de participer à l’étude pour le groupe A et quatre pour le groupe B, soit neufs femmes et un homme, âgés de 25 à 54 ans, représentant neuf familles-éducatrices. Quatre d’entre eux avaient un niveau d’études équivalent au baccalauréat, trois avaient complété des études collégiales et les autres, des études secondaires. Quatre n’exerçaient pas d’activité professionnelle rémunérée tandis que deux occupaient un emploi dans l’enseignement et les quatre derniers occupaient des emplois dans des domaines divers ou n’ont pas précisé le type d’emploi occupé. Les revenus annuels bruts des familles s’échelonnaient de moins de 20 000 dollars à plus de 100 000 dollars par an, avec une moyenne avoisinant les 56 000 dollars par an. Les participants avaient entre un et six enfants, avec une moyenne de trois enfants par famille. Les participants fréquentaient le groupe de soutien depuis au minimum quelques semaines et au maximum onze années. Ils participaient généralement aux activités du groupe une fois par semaine.»» (p. 31)
Instruments :
Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
Les résultats montrent que les parents «souhaitent amener les enfants à développer des habiletés sociales et accordent une importance à la transmission de valeurs démocratiques.» (p. 38) De plus, «[c]ertains parents-éducateurs considèrent que la forme de socialisation vécue dans le cadre du groupe de soutien est riche, car elle implique des rapports multiâges, soit une configuration proche de la société réelle et donc en accord avec l’intention de socialisation des balises juridiques.» (p. 38) De plus, «la norme sociale et collective où ''le parent-éducateur doit s’engager dans l’éducation des enfants'' s’opérationnalise à partir d’un faible ratio d’enfants par adulte pendant les activités et par l’omniprésence des parents de l’enfant. Ainsi, la socialisation dans un contexte d’AEF [apprentissage en famille], par la participation à un groupe de soutien, peut être vue comme ''appropriée'', pour reprendre le terme de la Loi sur l’instruction publique, et non ''identique'' au milieu scolaire, parce que réalisée différemment.» (p. 38)