Référence bibliographique [22347]
Nolet, Anne-Marie, Cousineau, Marie-Marthe et Morselli, Carlo. 2020. «Les actions des membres du réseau social des femmes victimes de violence conjugale et leurs impacts sur l’autonomie des femmes ». Revue canadienne de service social / Canadian Social Work Review, vol. 37, no 2, p. 9-26.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
«Le présent article porte sur les actions de l’ensemble des acteurs et actrices du réseau des femmes, incluant l’entourage, les conjoints violents et les femmes elles-mêmes. Il vise à décrire les actions de ces personnes, à analyser les manières avec lesquelles elles s’influencent mutuellement et à comprendre comment elles créent un contexte d’autonomie ou, au contraire, maintiennent les femmes dans un contexte de contrôle. Les femmes victimes sont ici positionnées en tant qu’actrices principales de leur propre réseau et c’est à partir de leurs actions que celles d’autrui sont analysées.» (p. 11)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
«Les participantes (15 résidentes, 11 ex-résidentes et 4 femmes en suivi externe) ont été recrutées dans quatre maisons d’hébergement à travers le Québec. Au moment des entrevues individuelles, les participantes avaient en moyenne 36 ans et la majorité d’entre elles avait au moins un enfant (n=26). Les participantes étaient majoritairement nées au Québec (n=20), mais certaines étaient issues de l’immigration (n=10). En moyenne, leur relation avec leur conjoint violent avait duré 9,4 ans.» (p. 14)
Instruments :
Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
Les «participantes ont témoigné de diverses actions entreprises pendant et après leur relation violente. Bien que certaines peuvent arriver à une perte globale d’autonomie, avant d’en arriver là, elles choisissent et agissent de différentes manières: en restant avec le conjoint violent, en taisant la violence, en se cachant, en interrompant des relations, en rompant, en cherchant du soutien, en rétablissant d’anciennes relations et en en créant de nouvelles. Les femmes s’ajustent et exercent leur autonomie en fonction de leur contexte relationnel. Même lorsqu’elles n’ont que peu d’options autour d’elles, elles agissent et tentent de contrôler les quelques éléments sur lesquels elles ont un contrôle et de sorte à préserver le peu d’autonomie qu’il leur reste. Puis, au fur et à mesure que leur autonomie relationnelle se développe, les femmes, libres de choisir et d’agir dans un contexte riche en opportunités, reprennent le contrôle sur leur vie. Lorsque les femmes subissent des violences psychologique, physique, sexuelle et économique, ce qu’elles veulent faire ou penser devient secondaire, car c’est leur conjoint qui choisit. Les violences sociales et économiques ont en outre pour effet de réduire les options auxquelles les femmes ont accès. La violence sociale qui caractérise le processus d’isolement dans lequel certaines femmes sont engagées est généralement insidieuse et ne se concrétise pas seulement par un empêchement catégorique de fréquenter les proches.» (p. 22-23)