Le magazine féminin, « piège à mariage moderne » ou repaire de célibataires irréductibles? Le cas de La revue Moderne et des enquêtes de Luc Aubry dans les années 1920
Le magazine féminin, « piège à mariage moderne » ou repaire de célibataires irréductibles? Le cas de La revue Moderne et des enquêtes de Luc Aubry dans les années 1920
Le magazine féminin, « piège à mariage moderne » ou repaire de célibataires irréductibles? Le cas de La revue Moderne et des enquêtes de Luc Aubry dans les années 1920
Le magazine féminin, « piège à mariage moderne » ou repaire de célibataires irréductibles? Le cas de La revue Moderne et des enquêtes de Luc Aubry dans les années 1920s
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Référence bibliographique [22325]
Rannaud, Adrien. 2021. «Le magazine féminin, « piège à mariage moderne » ou repaire de célibataires irréductibles? Le cas de La revue Moderne et des enquêtes de Luc Aubry dans les années 1920 ». Recherches Sociographiques, vol. 62, no 2, p. 291-315.
Intentions : Dans cet article, l’auteur s’intéresse «aux représentations de l’amour et du mariage dans [un] magazine canadien-français de l’entre-deux-guerres.» (p. 293) L’auteur vise plus particulièrement à analyser si les enquêtes de Luc Aubry, parues dans le magazine La revue Moderne, constituent un “piège à mariage”.
Questions/Hypothèses : L’auteur tente de répondre aux questions suivantes : «[d]e quelle manière les réponses à ces enquêtes évoquent-elles le mariage et le sentiment amoureux? Comment ces témoignages colligés s’articulent-il avec les discours du magazine? Quelles sont les stratégies discursives mises en place par le chroniqueur Luc Aubry, dont l’identité véritable est loin d’être anodine, afin de proposer au lectorat une conception plus souple de la vie hors du mariage?» (p. 294)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’auteur étudient les enquêtes de Luc Aubry (pseudonyme d’Anne-Marie Gleason Huguenin) parues dans La revue Moderne entre 1925 et 1927.
Type de traitement des données : Analyse littéraire
3. Résumé
Selon l’auteur, les enquêtes de Luc Aubry «s’inscrivent dans une logique journalistique plus large marquée du sceau du compromis si cher à la culture moyenne alors en émergence au Québec. Car si l’on peut appréhender la réussite de l’incorporation du “piège à mariage moderne” depuis les questions d’enquête jusqu’aux lettres publiées, se dégage de La Revue moderne un autre discours, moins marqué idéologiquement, et qui accompagne la montée en puissance, tout à fait visible dans l’entre-deux guerres, de cette figure “non liée” que serait le ou la célibataire […]. [Le] magazine féminin est aussi le vecteur d’une certaine modernité sociale, empreinte de bons sentiments chrétiens, certes, mais qui assure une visibilité à des figures situées en retrait d’une économie du mariage centrale dans la société canadienne-française. […] L’amour, valeur cardinale de ce type de périodique dans les années 1920 et 1930, y est joué et rejoué sur un même thème euphorique, celui de l’harmonisation de la passion amoureuse avec la respectabilité sociale. […] Un tel sujet ouvre les possibles dans le magazine féminin, qu’il ne faudrait plus imaginer sous le seul angle du périodique consumériste orientant la lectrice vers les devoirs et aspirations d’une épouse et mère de famille, mais comme un outil d’accompagnement individuel et collectif auprès d’un lectorat substantiel, comme le montre la portion congrue que représentent les “vieilles filles” dans les réponses aux enquêtes.» (p. 311-312)