1. Objectifs

Intentions :
Cette thèse vise à explorer et à «décrire l’expérience vécue par les parents pendant une grossesse au cours de laquelle il existe une préoccupation quant à la santé du fœtus, telle qu’ils se la racontent à distance de l’événement[, à explorer et à] décrire l’expérience spécifique des pédiatres de néonatalogie impliqués, depuis le moment où ils reçoivent ces parents, puis pendant le temps où ils les accompagnent [et à mettre] en lumière les zones où ces deux expériences peuvent se rencontrer et dialoguer […].» (p. 11)

Questions/Hypothèses :
L’étude vise à répondre à la question suivante: «[q]uel est le vécu expérientiel des parents et des pédiatres de néonatalogie qui sont confrontés, au cours de la grossesse, à une échographie pendant laquelle a été nommée une préoccupation quant à la santé du fœtus?» (p. 10)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
L’échantillon est composé de parents (3 mères et un couple), ayant expérimenté une grossesse dans laquelle une échographie de routine a mené à une inquiétude inattendue quant à la santé du fœtus. Les parents ont été recrutés au Québec. Par ailleurs, 4 pédiatres de néonatologie exerçant au Québec ont également participé à l’étude.

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

Les résultats permettent de «comprendre que la souffrance liée à l’expérience du processus de diagnostic prénatal et de son accompagnement avait, pour les parents et pour les pédiatres, plusieurs facettes similaires. Elle est premièrement ancrée dans la perturbation du rapport au temps. En particulier, l’écoulement de celui-ci entre le passé, le présent et le futur perd de sa fluidité et devient au contraire très perturbé. Elle est ensuite aiguisée par l’effacement de l’humain derrière la technicité, et la visée d’efficacité des démarches procédurales au sein de l’institution hospitalière. Elle est par ailleurs rendue plus vive par le sentiment d’impuissance vécue par les parents et les pédiatres: impuissance à protéger, impuissance à soigner. Pour les uns comme pour les autres c’est à la fois une souffrance vécue pour soi, et pour l’autre: pour le fœtus/bébé, et pour ses parents que les pédiatres accompagnent. [Il a été possible de voir] que pour les parents comme pour les pédiatres, les expériences relationnelles teintaient significativement l’expérience du diagnostic prénatal et de son accompagnement dans son ensemble. Pour les parents, l’échographie pendant laquelle a été décelée une inquiétude pour le fœtus est un moment pivot dans la relation qu’ils nouent avec lui.» (p. 304-305)