Fané, Fanta, Beaulieu, Marie et Lenoir, Annick. 2021. «La violence conjugale en contexte migratoire ». Nouvelles Pratiques Sociales, vol. 32, no 1, p. 282-290.
Intentions : Cette réflexion vise «à faire la lumière sur certaines approches ou pratiques d’intervention peu adaptées aux besoins et aux attentes des communautés ethnoculturelles, tout en proposant de nouvelles avenues pour bonifier la prévention et l’intervention directe [en contexte de violence conjugale].» (p. 283)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : Données documentaires diverses
Type de traitement des données : Réflexion critique
3. Résumé
Selon les autrices, «la mise en place d’actions collectives [privilégiée dans l’approche communautaire] vise à rapprocher les communautés ethnoculturelles et les intervenantes en vue de favoriser un dialogue concerté et constructif qui permettrait de mieux agir sur la violence conjugale.» (p. 286) La recherche-action, quant à elle, «permet la complémentarité des savoirs scientifiques et des savoirs endogènes acquis avec l’expérience du terrain pour saisir la violence conjugale dans les communautés ethnoculturelles à partir du sens que ses membres porteurs d’une expérience à la fois pré-migratoire et post-migratoire y accordent.» (p. 286) Enfin, les autrices mettent en lumière qu’une certaine «collision entre les valeurs professionnelles (éthique de responsabilité de l’intervenante) et celles de la cliente (éthique de conviction) entache l’efficacité de l’intervention au point de ne pas produire les résultats escomptés. Par exemple, les femmes violentées consultent leur entourage (famille élargie ou des individus considérés comme des modèles dans leur communauté) pour prendre des décisions au sujet de leur couple. Or, diverses intervenantes se placent dans une finalité d’autonomie individuelle lorsqu’elles accompagnent des personnes immigrantes et c’est là qu’elles rencontrent, comme obstacle à l’intervention, le « nous » familial immigrant (Vatz-Laaroussi, 2000).» (p. 287)