La tutelle des enfants mineurs au Bas-Canada : autorité domestique, traditions juridiques et masculinités
La tutelle des enfants mineurs au Bas-Canada : autorité domestique, traditions juridiques et masculinités
La tutelle des enfants mineurs au Bas-Canada : autorité domestique, traditions juridiques et masculinités
La tutelle des enfants mineurs au Bas-Canada : autorité domestique, traditions juridiques et masculinitéss
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Référence bibliographique [22307]
Garneau, Jean-Philippe. 2021. «La tutelle des enfants mineurs au Bas-Canada : autorité domestique, traditions juridiques et masculinités ». Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 74, no 4, p. 11-35.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : «[C]et article interroge les conceptions genrées de l’autorité domestique dans un contexte de pluralisme culturel croissant.» (p. 11) Pour ce faire, l’auteur «cible une procédure judiciaire bien spécifique en usage au Bas-Canada: la tutelle des enfants mineurs, institution romaine reprise par le droit coutumier français et la coutume de Paris.» (p. 12)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’auteur s’appuie sur des archives judiciaires du Bas-Canada, en particulier des dossiers de tutelle du district de Montréal au début du XIXe siècle.
Type de traitement des données : Réflexion critique Analyse de contenu
3. Résumé
Selon l’auteur, «la justice coloniale semble avoir contribué à façonner, voire à hiérarchiser, deux modèles de masculinité qui coexistent durant la période étudiée. L’un de ces modèles valorise nettement l’autonomie individuelle du père et chef de famille, que certains ont associé à l’indépendance politique du citoyen anglais. L’autre modèle, généralement partagé par les petits propriétaires du pays, semble plus dépendant de la parentèle et s’accommode bien d’un paternalisme judiciaire favorisé par le droit français. […] À la lumière de sa pratique tutélaire, la société bas-canadienne semble encourager simultanément deux formes d’autorité domestique masculine, l’une qui s’institue dans le maillage de la sociabilité locale, l’autre qui s’affirme dans la maîtrise individuelle du destin familial.» (p. 34-35) De plus, «la gouvernance des ménages se loge assurément au cœur même du pouvoir des hommes de cette société. L’adhésion des pères canadiens à la tutelle réaffirme leurs traditions nationales. […] Mais la conformité aux coutumes nationales semble du même coup placer ces hommes dans une position subalterne sur l’échelle du pouvoir masculin britannique marqué par l’indépendance domestique et politique.» (p. 35)