1. Objectifs

Intentions :
«L’immigration est en train de transformer le portrait de la jeunesse au Canada depuis plusieurs années. Avec une population qui est née à l’étranger à 20 % en 2016, les jeunes issus de l’immigration de moins de 15 ans composent 37,5 % de la jeunesse canadienne. Les prévisions estiment qu’en 2036, cette proportion de jeunes issus de l’immigration représentera entre 39 et 49 % de la jeunesse au pays (Statistique Canada, 2017). Devant un tel changement, comprendre les dynamiques sociales qui mènent ces jeunes vers l’âge adulte est important afin de saisir celles concernant spécifiquement les jeunes issus de l’immigration récente.» (p. 11)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
L’échantillon est composé de dix femmes issues de l’immigration récente dans la région de Montréal. Plus particulièrement, pour «participer à l’étude, les personnes [devaient] répondre aux critères suivants: être âgé.e.s entre 18 et 25 ans, être né.e.s au Canada, ou y être arrivé.e.s avant l’âge de 6 ans, avoir deux parents immigrants, faire partie des minorités visibles et indiquer vivre dans la région de Montréal. […] Les origines nationales des participantes sont les suivantes: Turquie, Algérie, Togo, Syrie, Viêt Nam, Roumanie, Burundi, Sri Lanka et une participante est à demi Marocaine et Iranienne.» (p. 12)

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

«Les résultats obtenus font écho à plusieurs éléments recensés dans la littérature sur la question du devoir familial. Les participantes semblent démontrer une intériorisation des attentes parentales semblables à celles des jeunes issus de l’immigration asiatique aux États-Unis […]. De plus, elles décrivent des attentes parentales élevées […] et l’intériorisation de celles-ci semble les [inciter] à accorder une importance particulière à leur parcours académique […]. Toutefois, bien que leur perception des attentes familiales sur la contribution au domicile familial et à la question du mariage et de la décohabitation tardive se rapproche de celles [décrites] dans des travaux précédents […], il est important de noter qu’elles ont des limites [par exemple, le choix du partenaire amoureux ou les conditions de la décohabitation hors mariage] face à ces attentes et peuvent employer diverses stratégies — tel que la confrontation, le mensonge, la négociation ou encore la rupture — afin d’acquérir une autonomie. Plusieurs pistes pour des recherches futures sont possibles, notamment des études de cas sur des communautés spécifiques de jeunes issus de l’immigration, ainsi qu’une comparaison genrée du sentiment du devoir parental. Les résultats présentés ici permettent d’observer tout de même que les jeunes femmes issues de l’immigration peuvent vivre des expériences semblables dans le rôle que jouent leurs parents sur leurs parcours de vie vers l’âge adulte.» (p. 14)