La maternité à l’épreuve du don : secret et dévoilement dans les récits de conception par don d’ovules

La maternité à l’épreuve du don : secret et dévoilement dans les récits de conception par don d’ovules

La maternité à l’épreuve du don : secret et dévoilement dans les récits de conception par don d’ovules

La maternité à l’épreuve du don : secret et dévoilement dans les récits de conception par don d’ovuless

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Référence bibliographique [22287]

Lavoie, Kevin et Côté, Isabel. 2021. «La maternité à l’épreuve du don : secret et dévoilement dans les récits de conception par don d’ovules ». Revue des sciences sociales, no 66, p. 88-95.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«Le présent article vise à explorer les logiques sous-jacentes au choix du secret au sein des familles québécoises dont l’enfant a été conçu par don d’ovules.» (parag. 5)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
L’étude «s’appuie sur les témoignages de seize femmes, soit six mères ayant eu recours au don d’ovules et dix donneuses. Les participantes ont été recrutées principalement par l’entremise d’un appel à témoignage ayant circulé sur les réseaux socionumériques, tant au sein de groupes Facebook informels que sur les pages officielles d’associations vouées à l’infertilité, au don de gamètes ou à la diversité familiale.» (parag. 5) «Au moment des entrevues, les mères étaient âgées de 39 à 58 ans (âge moyen de 45,6 ans) et étaient toutes en couple avec un homme.» (parag. 7) Les participantes provenaient du Québec.

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


Les «résultats montrent que [la] construction narrative [des participantes] s’enracine dans une conception exclusive de la maternité assistée, laquelle oriente à la fois l’annonce ou la dissimulation à l’enfant des circonstances entourant sa conception, mais aussi le dévoilement du don dans l’entourage de la donneuse. Dans le récit de conception, la mère constitue la figure maternelle unique avec, parfois à ses côtés, la donneuse l’ayant aidée à fonder une famille. Les mères qui préconisent le secret veulent préserver la vraisemblance du modèle biogénétique de la famille, au sein duquel les parents sont présumés les géniteurs de leur enfant […]. De même, oblitérer la contribution de la donneuse permet aux femmes de combler la “faille identitaire” que provoque leur infertilité […]. Il s’agit aussi d’une manière de s’approprier et de faire sienne la maternité qui leur a longtemps échappé […]. Néanmoins, la projection dans l’avenir peut être empreinte de doutes pour celles qui choisissent de maintenir le secret à propos du don […]. En effet, les femmes concernées se sentent isolées et peu outillées pour réfléchir sereinement à la question, considérer les scénarios possibles et faire un choix éclairé. Les mères et les donneuses déplorent l’absence de ressources spécialisées et de supports disponibles en français (albums jeunesse, par exemple) pouvant les aider à amorcer la discussion avec leur enfant et leurs proches.» (parag. 31-32)