L’effet paradoxal de la pandémie sur l’articulation emploi-famille : le cas du Québec
L’effet paradoxal de la pandémie sur l’articulation emploi-famille : le cas du Québec
L’effet paradoxal de la pandémie sur l’articulation emploi-famille : le cas du Québec
L’effet paradoxal de la pandémie sur l’articulation emploi-famille : le cas du Québecs
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Référence bibliographique [22270]
Mathieu, Sophie et Tremblay, Diane-Gabrielle. 2021. «L’effet paradoxal de la pandémie sur l’articulation emploi-famille : le cas du Québec ». Revue interventions économiques / Papers in Political Economy, no 66.
Intentions : Cet article documente et compare «l’expérience de conciliation emploi-famille avant et pendant la pandémie au Québec à l’aide de données d’enquête. […] L’article s’intéresse aussi aux sacrifices [que les parents] affirment être prêts à faire afin d’améliorer la conciliation entre les activités marchandes et reproductives.» (parag. 2)
Questions/Hypothèses : L’étude tente de répondre aux questions suivantes: «[c]omment les parents réussissent-ils, dans un contexte de mise en place à grande échelle du télétravail, à concilier leurs activités professionnelles et familiales? Cette conciliation est-elle vécue comme étant ‘difficile’ chez une proportion élevée de familles québécoises? Est-ce que les travailleurs œuvrant dans différentes catégories d’emploi qualifient leur conciliation emploi-famille de la même manière en temps de pandémie?» (parag. 1)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’article s’appuie sur «l’étude de deux bases de données d’enquête, ayant été menée avant la pandémie, entre le 8 et le 23 janvier 2018, et pendant la première vague de la pandémie, entre le 7 et le 22 mai 2020. […] Les données pour chacune de ces enquêtes ont été recueillies en ligne auprès de 3006 travailleurs québécois âgés de 18 ans et plus et pouvant s’exprimer en français ou en anglais. Notons que les personnes ayant continué à travailler en 2020 sont au nombre de 2 293, de sorte que c’est sur cette base que sont fondées les données présentées [dans cette étude]. La base de données de 2018 s’appuie sur les réponses de parents ayant au moins un enfant de moins de 18 ans habitant leur domicile, alors que celle de 2020 repose sur la participation de parents et de proches aidants.» (parag. 14)
Instruments : Questionnaire
Type de traitement des données : Analyse statistique
3. Résumé
«L’analyse a permis de mettre en relief la situation paradoxale des travailleurs québécois, qui en dépit des mesures de confinement imposées, rapportent dans la majorité des cas une conciliation ‘facile’, tant chez les femmes que chez les hommes. Qui plus est, la conciliation s’est révélée ‘facile’ pour une plus grande proportion de répondants dans toutes les catégories d’emploi en 2020 qu’en 2018, particulièrement chez les employés de bureau - sans doute parce qu’une majorité d’entre eux ont transité vers le télétravail - et chez les employés spécialisés dans les ventes, pour des raisons probablement similaires. Même si l’écart entre la proportion d’hommes et de femmes qui affirment avoir une conciliation ‘facile’ s’accentue légèrement entre 2018 et 2020 (de 6 points à 7 points de pourcentage), l’analyse des données laisse également présager la possibilité de nouvelles dynamiques entre les genres, en raison d’une symétrie accrue dans les intentions rapportées pour diminuer le conflit emploi-famille. Alors qu’en 2018 les femmes semblaient être davantage prêtes à faire des concessions – en termes de salaire et même de changement d’emploi – pour améliorer leur conciliation emploi-famille, la situation est renversée en 2020. Si 22 % des femmes répondent être prêtes à réduire leur salaire en échange d’une meilleure conciliation, ce sont 33 % des hommes qui se disent prêts à un tel sacrifice en 2020.» (parag. 28-29)