1. Objectifs

Intentions :
Dans ce chapitre, l’autrice propose «d’étudier les pratiques financières de couples avec enfants afin de mettre au jour l’entrelacement entre différentes logiques qui sous-tendent leurs arrangements conjugaux.» (p. 240)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
«Les pratiques conjugales présentées ici s’inscrivent dans un projet de recherche qualitative qui visait à cerner les arrangements de couples de parents de milieux socioéconomiques modestes […]. Il s’appuie sur 30 [entretiens] compréhensifs réalisés au Québec auprès de parents en couple hétérosexuel ne possédant pas de diplôme universitaire et ayant un revenu familial annuel d’environ 50000 dollars canadiens ou moins.» (p. 244)

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

«Les résultats montrent à quel point les règles de sens de la sémantique de la conjugalité contemporaine sont corrélées et à quel point leur logique se lie à celle de la division sexuelle du travail pour donner sens aux pratiques financières dans les relations amoureuses étudiées. Tout d’abord, la communication comme règle de sens centrale dans les relations conjugales actuelles est très importante dans le discours des personnes rencontrées. Elle ne se manifeste toutefois que dans la gestion quotidienne de l’argent. De ce côté, la communication est jumelée à la confiance en permettant de fonder cette dernière sur des preuves tangibles: en communiquant adéquatement, les partenaires se montrent honnêtes et dignes de confiance. Le dialogue et la transparence limitent alors les conflits et favorisent la stabilité de la relation. D’un autre côté, lorsqu’il est question de privilégier un mode de gestion plutôt qu’un autre, dans une perspective d’organisation financière plus générale, les arrangements financiers se trouvent beaucoup plus imprégnés de la règle de l’altruisme et du désintérêt. “Choisir” un mode de gestion se fait “naturellement”, sans discussion approfondie: en amour, on ne peut pas parler avec son ou sa partenaire des enjeux qui sous-tendent l’argent, comme les inégalités de salaire et de pouvoir.» (p. 250-251)