L’abandon thérapeutique, une réalité chez des auteurs de violence conjugale

L’abandon thérapeutique, une réalité chez des auteurs de violence conjugale

L’abandon thérapeutique, une réalité chez des auteurs de violence conjugale

L’abandon thérapeutique, une réalité chez des auteurs de violence conjugales

| Ajouter

Référence bibliographique [22261]

Léveillée, Suzanne, Touchette, Lysianne, Ayotte, Robert, Blanchette, Danièle, Brisson, Martin, Brunelle, Alain, Turcotte, Claude et Vignola Lévesque, Carolanne. 2020. «L’abandon thérapeutique, une réalité chez des auteurs de violence conjugale ». Psychothérapies, vol. 40, no 1, p. 39-51.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«L’objectif de la présente étude est d’évaluer les caractéristiques psychologiques, sociales et criminologiques de deux groupes d’hommes auteurs de violence conjugale, soit des hommes qui ont abandonné leur suivi et d’autres qui ont terminé leur suivi de groupe dans un organisme spécialisé.» (p. 43)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
«L’échantillon comporte 76 hommes auteurs de violence conjugale qui consultent dans un organisme spécialisé (l’Accord Mauricie Inc. ou Centre d’aide pour hommes de Lanaudière (CAHo)). Parmi ces hommes, 36 ont complété leur suivi thérapeutique de groupe, alors que 40 ont abandonné leur traitement.» (p. 43) Les hommes ayant abandonné leur suivi «sont âgés de 35 ans et moins (58,97%), alors que les hommes du suivi complété sont majoritairement âgés entre 36 et 55 ans (66,67 %).» (p. 45)

Instruments :
Questionnaire

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé


Les résultats de l’étude «proposent plusieurs différences significatives entre les deux groupes. D’abord, un pourcentage élevé d’hommes de moins de 35 ans abandonnent leur suivi. Ce résultat rejoint l’ensemble des résultats des études antérieures […]. Il est possible que les jeunes hommes ayant moins d’expérience de relation de couple soient portés à minimiser leurs comportements violents en contexte conjugal. La répétition de ces comportements dans le temps susciterait des ruptures amoureuses et ferait vivre des difficultés émotionnelles, voire des blessures narcissiques à ces individus. La répétition de ces épreuves pourrait générer de la souffrance psychologique, celle-ci étant importante pour que persiste la demande d’aide. Ensuite, le pourcentage d’hommes ayant commis des délits judiciarisés contre les biens et ayant fait l’objet d’une plainte retenue par la DPJ [Direction de la protection de la jeunesse] est plus élevé dans le groupe abandon de suivi. [Les auteurs observent] également un pourcentage plus élevé d’auteurs de violence conjugale sexuelle ainsi que des consommateurs de drogue dans ce groupe. Il semble que les hommes présentant une dynamique axée vers la transgression et l’agir sexuel seraient plus susceptibles d’interrompre leur suivi. Plus un individu démontre des comportements violents et une propension aux agirs, moins il serait porté à utiliser les mots afin d’exprimer ses insatisfactions.» (p. 48)