1. Objectifs

Intentions :
L’objectif de cette thèse de doctorat est «d’étudier l’homoparentalité masculine du point de vue de la psychologie sous l’angle de la psychodynamique chez des pères qui ont fait le choix de vivre une parentalité plutôt qu’une parenté. Plus spécifiquement, [l’]intention [de l’autrice] est d’explorer le vécu subjectif des pères gais adoptifs selon leur relation affective avec l’enfant imaginé puis avec l’enfant réel par le biais de la perspective relationnelle de la filiation psychique.» (p. 66-67)

Questions/Hypothèses :
L’autrice pose la question de recherche suivante: «[q]uelles sont les représentations psychiques du lien de filiation du père gai ayant adopté un enfant?» (p. 67)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
L’échantillon est composé de cinq pères gais québécois. Au moment de la collecte de données, «[i]ls étaient tous en couple depuis plusieurs années, soit entre 10 et 25 ans, et ils étaient mariés pour la majorité. Leur famille était composée d’un à deux enfants et ils vivaient tous avec leur enfant depuis plus de trois ans.» (p. 69)

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

«Les résultats montrent que les pères gais vivent des enjeux qui leur sont propres. En outre, ceux qui ont adopté par le biais du programme Banque mixte sont également confrontés aux mêmes enjeux que tous les parents de ce programme. En plus de devoir vivre leur réalité familiale dans une société hétéronormative, les pères gais sont aux prises avec la préséance du lien mère-enfant, primauté de la maternité sur la paternité. Dans ce contexte, la filiation légale revêt une grande importance du fait qu’elle scelle le lien père gai et enfant adoptif face à la société. La nécessité de se défendre face à l’homophobie et l’hétéronormativité a mené à l’élaboration d’histoires racontées à l’enfant pour lui expliquer très tôt dans sa vie sa spécificité familiale. Toutefois, ces histoires générales et impersonnelles limitent la possibilité pour l’enfant de poser ses questions sur son histoire personnelle et de créer son propre roman familial, pertinent pour son développement affectif et filial. Les pères gais du programme Banque mixte se retrouvent en plus dans un paradoxe constitué par un statut bipartite ou ils occupent une position de famille d’accueil sans droit sur l’enfant, en attente d’accéder éventuellement à la position de parent adoptif.» (p. xii)