1. Objectifs

Intentions :
«Afin de participer à la clarification du phénomène de la transmission filiale d’un héritage psychique, dans ce qu’il comporte tant en termes de souffrance que de résilience, cet article examine les médiations et mécanismes au moyen desquels l’histoire familiale peut faire l’objet d’une transmission, et ce, à l’aune d’une perspective psychosociologique portant attention à la pluralité des modalités identificatoires conscientes et inconscientes engagées dans les relations parent-enfant.» (p. 12)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
«Le groupe de parole sur lequel la réalisation de l’enquête de terrain a pris appui était composé de six jeunes, dont cinq assidus. [Ceux-ci], tous âgés de 18 à 25 ans, ont été recrutés sur une base volontaire en réponse à la présentation du projet auprès des jeunes fréquentant la clinique “Drop-in” du réseau Access Esprits ouverts du CLSC [centre local de services communautaires] de Parc Extension à Montréal.» (p. 13)

Instruments :
Guide d’entretien de groupe

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

«La parole des participants a mis en lumière certains déchirements intérieurs suscités par l’ambivalence entre la loyauté familiale et le désir d’émancipation, mais elle a surtout montré comment différentes stratégies d’adaptation identitaire sont déployées dans l’expression individuelle, afin de devenir soi à travers ses différences et ses ressemblances. Cette recherche a en outre éclairé comment l’identification au modèle parental se traduit couramment par une imitation, que celle-ci s’inscrive dans une reproduction souhaitée ou dans une reproduction involontaire. La répétition, la reproduction du modèle fait lien: lien qui unit les générations entre elles dans un “comme-un” incorporé dans un espace-temps singulier. L’imitation apparait en ce sens comme un concept porteur pour appréhender les dynamiques relationnelles-filiales intergénérationnelles et transgénérationnelles. De plus, par-delà la nature intentionnelle ou non intentionnelle de la transmission filiale, les mécanismes de réception engagés par les héritiers se sont révélés du même ordre, c’est-à-dire qu’ils sont apparus soit inaccessibles à leur conscience, soit enkystés dans une histoire qui demande une (re)conquête à travers un travail d’élaboration personnelle. Bien que cette élaboration ne puisse s’effectuer à l’extérieur des sentiers de la symbolisation, elle peut néanmoins emprunter d’autres voies de représentation que celle du récit.» (p. 25-26)