Intentions : «Les deux principaux objectifs de cet article, qui résulte de [la] recherche doctorale [de l’auteure], sont d’une part de montrer le rôle et la place des dispositifs politiques et sociaux entourant la grossesse. Puis, d’autre part, de présenter le façonnement des représentations sociales de l’enfant à travers ces dispositifs.» (parag. 3)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’échantillon de l’étude est composé de «25 [femmes] primipares québécoises dont la grossesse et l’accouchement étaient envisagés comme pouvant se dérouler normalement.» (parag. 12) L’auteure recherchait «une diversité dans le type de suivis ayant cours au Québec, soit par un omnipraticien (4), un gynécologue-obstétricien (11) ou une sage-femme (10), car l’expérience de la grossesse vécue par les femmes peut varier selon les professionnels qui les ont accompagnés […]. Elles ont également été recrutées en milieu urbain sur le territoire de la ville de Québec (14) et en milieu semi-rural dans la région de la Mauricie-Centre du Québec (11).» (parag. 17)
Instruments : Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«Les résultats de [l’]étude contribuent à démontrer certains impacts des technologies sur le vécu des femmes, les représentations de l’enfant à naître ainsi que les normes sociales qui marquent son entrée dans la vie. La précocité des tests de grossesse et de dépistage amène les femmes à se questionner dès les premiers moments de la conception et à entrer dans une mouvance d’insécurité alors qu’elles doutent même d’être enceintes. […] Par ailleurs, les futurs parents adhèrent, quasi sans remise en question, aux programmes gouvernementaux, qu’ils perçoivent comme étant la norme, convaincus de leur valeur ajoutée pour le bien-être de leur enfant ou du leur et s’y soumettent la plupart du temps sans en mesurer les conséquences avant d’y être confrontées.» (parag. 69) De plus, les résultats de l’étude «laissent présager que l’importance accordée à statuer sur la normalité de l’embryon ou du fœtus et l’engouement des parents à en savoir toujours davantage offre un terrain privilégié pour l’application des connaissances issues de la génomique et de la médecine personnalisée. La possibilité pour les parents de transmettre un bagage génétique déficient risque de restreindre encore leur autonomie en matière de procréation et de conduire à une régulation sociale accrue qui pourra se traduire par l’élimination de l’embryon ou “l’amélioration” du fœtus déficient ou de l’enfant à un stade ultérieur.» (parag. 73)