L’adoption légale comme révélateur de l’évolution de la famille au Québec

L’adoption légale comme révélateur de l’évolution de la famille au Québec

L’adoption légale comme révélateur de l’évolution de la famille au Québec

L’adoption légale comme révélateur de l’évolution de la famille au Québecs

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Référence bibliographique [21776]

Ouellette, Françoise-Romaine et Lavallée, Carmen. 2020. «L’adoption légale comme révélateur de l’évolution de la famille au Québec». Dans Comprendre la filiation et la parenté à travers le prisme de l’adoption , sous la dir. de Carmen Lavallée et Ouellette, Françoise-Romaine, p. 131-154. Quebec: Presses de l’Université Laval.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«Le présent article relie l’évolution de l’adoption au Québec à la transformation, au fil du temps, de la famille et du contexte social et normatif dans lequel elle s’inscrit. Il s’intéresse aux effets de l’adoption sur les liens familiaux antérieurs de l’enfant adopté, mettant en perspective la rupture complète qu’exige aujourd’hui l’adoption plénière. Plus particulièrement, il vise à mettre en relief l’adoption intrafamiliale, celle qui confie l’enfant à quelqu’un de sa parenté ou au conjoint de l’un de ses parents.» (p. 131)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
«Les auteures s’appuient sur leur analyse d’un échantillon de dossiers judiciaires d’adoption du district de Saint-François entre 1953 et 2014.» (p. 131-132)

Type de traitement des données :
Réflexion critique

3. Résumé


«Ce survol des transformations de l’adoption légale et de la famille au Québec retrace le passage d’une logique d’exclusion de l’enfant naturel de l’ordre familial légitime à une logique égalitaire qui accorde des droits égaux à tout enfant dont la filiation est établie. Jusqu’à la fin des années 1960, l’adoption compense un traitement nettement discriminatoire de l’enfant naturel, sans lui permettre pour autant de concurrencer l’enfant légitime. Elle lui donne donc une famille, mais le garde à la marge de sa parenté adoptive. En 1969, quand l’enfant adopté est finalement légitimé, la logique patrimoniale qui s’exerçait à son encontre est devenue inopérante. Dorénavant, il est membre à part entière de sa parenté adoptive du seul fait qu’il est légalement reconnu comme l’enfant de ses parents adoptifs. Un nouveau modèle de famille biparentale prévaut. Puis, en 1980, un renversement se produit. L’adoption entre véritablement dans un régime substitutif qui échange une filiation pour une autre, sans permettre de chevauchement entre les deux […]. Elle se trouve ainsi à exclure, chaque fois, les parents d’origine et leur parenté. L’adoption légale est ainsi révélatrice d’une tension autrement peu perceptible entre, d’une part, un paradigme juridique tout à fait égalitaire et, d’autre part, un principe d’exclusivité de la filiation qui écarte d’un ordre familial pourtant de plus en plus électif toutes les figures parentales autres que les deux parents légaux.» (p. 152-153)