Intentions : L’objectif de l’étude est «de dresser un portrait d’ensemble des pratiques et des contextes associés à l’intervention sociojudiciaire en violence conjugale dans une région donnée à partir des représentations des intervenantes qui en font l’expérience. La recherche a permis d’identifier les perceptions de ces intervenantes relativement à l’arrimage entre le psychosocial et le judiciaire dans ce domaine, ainsi qu’en regard des collaborations qui y prennent place. La présente fiche vise à faire la synthèse de ces perceptions, ce qui permet d’étayer les données disponibles quant aux effets de ce type d’intervention et de mettre en lumière certains facteurs qui en favorisent ou non le succès.» (p. 1)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : «Une recherche qualitative s’inspirant de l’étude de cas unique a été menée dans l’une des 17 régions administratives du Québec. La source d’information retenue pour recueillir des données sur ce cas a été l’entretien auprès d’informatrices clés qui estiment faire l’expérience professionnelle de l’intervention sociojudiciaire en violence conjugale. Ainsi, 37 [entrevues ont été réalisées] en 2015- 2016 auprès d’intervenantes provenant de 10 types d’organisations impliquées dans la réponse à la violence conjugale.» (p. 2)
Instruments : Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«D’abord, près de la moitié de l’échantillon a rapporté avoir de meilleures connaissances des divers aspects de l’intervention sociojudiciaire en violence conjugale grâce à l’arrimage du psychosocial et du judiciaire dans leurs pratiques. Les intervenantes judiciaires mentionnent que la présence d’une perspective psychosociale pour comprendre la violence conjugale au sein du système judiciaire favorise une meilleure compréhension de la problématique et des situations rencontrées sur le terrain. […] En second lieu, près de la moitié des personnes rencontrées, principalement des intervenantes psychosociales, rapportent plus d’efficience dans leurs interventions en raison de cet arrimage entre le psychosocial et le judiciaire pour répondre au problème de la violence conjugale. Il est aussi mentionné par près du tiers des intervenantes judiciaires que les collaborations interprofessionnelles et les références augmentent l’accès aux ressources d’aide pour les personnes aux prises avec la violence conjugale. Un troisième aspect de l’intervention sociojudiciaire sur lequel des participantes se prononcent positivement est la proximité et les contacts fréquents ainsi créés entre certains organismes et actrices. En effet, près du quart d’entre elles ont mentionné que cette proximité est avantageuse alors qu’elle permet notamment les discussions sur les différentes méthodes d’intervention et les consultations entre les unes et les autres. Enfin, pour quelques-unes des intervenantes rencontrées, l’arrimage entre le psychosocial et le judiciaire est à la fois complémentaire et nécessaire, notamment pour protéger les victimes.» (p. 3)