Référence bibliographique [21477]
Charruault, Amélie. 2019. «La mesure des violences intrafamiliales sur mineur-e-s. Une comparaison des enquêtes nord-américaines et françaises ». Revue des politiques sociales et familiales, no 133, p. 37-49.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
«En confrontant les méthodes de recueil des violences intrafamiliales sur mineur-e-s mises en œuvre dans les enquêtes en population générale réalisées en Amérique du Nord (États-Unis et Canada, Québec en particulier) et en France métropolitaine, cet article vise à éclairer la manière dont les choix scientifiques opérés – définitions adoptées, formulation des questions, types de violences saisies, population interrogée, précautions éthiques prises principalement – influent sur les résultats produits. Plus particulièrement, il s’agit de montrer comment les différents choix méthodologiques tentent d’appréhender les violences intrafamiliales sur mineur-e-s, notamment celles qui sont peu visibles, et comment la diversité de ces choix et des définitions sous-jacentes de la violence jouent sur la comparabilité internationale des mesures produites.» (p. 37)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
L’étude examine certaines enquêtes en population générale sur les violences intrafamiliales sur mineur-e-s qui ont été menées en Amérique du Nord et en France métropolitaine entre 2000 et 2016. Les enquêtes québécoises suivantes ont été étudiées: Prévalence et cooccurrence de la violence envers les enfants dans la population québécoise (Tourigny et al., 2006); La victimisation dans la vie des jeunes au Québec (Cyr et al., 2014) et La violence familiale dans la vie des enfants du Québec (Clément et al., 2013).
Type de traitement des données :
Réflexion critique
3. Résumé
«L’absence de consensus [dans les enquêtes analysées] sur les définitions, d’une part et sur la manière d’objectiver les violences, d’autre part, donne lieu à une pluralité de stratégies de mesure pour tenter d’approcher les violences intrafamiliales sur mineur-e-s[:] les définitions adoptées […] ne sont pas les mêmes, le nombre de questions posées aux répondant-e-s varient considérablement entre les enquêtes nord-américaines et françaises, les populations enquêtées sont différentes et, en outre, les objectifs des enquêtes divergent.» (p. 46) Certaines études québécoises analysées dans cet article définissent et mesurent la violence familiale de différentes façons. Par exemple, une «enquête a lieu en 2011 [laquelle] a évalué l’expérience des violences chez 1 401 enfants âgés de 2 à 11 ans par des entretiens téléphoniques avec les parents, sans s’engager dans la controverse de cette méthode de recueil [...]. [De son côté, la] dernière enquête en population générale, La violence familiale dans la vie des enfants du Québec (2012), mesure les conduites parentales à caractère violent ou négligent envers les enfants au cours des douze mois précédant l’enquête […]. [Dans cette enquête], le Parent-Child Conflict Tactics Scales (PCCTS) saisit les agissements parentaux l’année précédant l’enquête et leur éventuelle répétition […]. Le PCCTS est [une] adaptation du Conflict Tactics Scales (CTS) [qui mesure] la violence entre les conjoint-e-s, et qui a notamment été critiqué pour renforcer le discours sur la symétrie de l’usage des violences dans le couple […].» (p. 43)